C'est une édition riche en couleurs que nous propose Si El Hachemi Assad et sa besogneuse équipe. En plus de la compétition pour l'Olivier d'or, une nouvelle section a été introduite : prix du Panorama amazigh. De plus, il sera question de la projection en avant-première de Un poète peut-il mourir ?, un documentaire de Abderezak Larbi Chérif, portant sur l'œuvre littéraire et le parcours journalistique de Tahar Djaout. Le choix de mettre Azeffoun à l'honneur n'est, certes, pas fortuit, ou encore irréfléchi, de la part des organisateurs de la onzième édition du Festival culturel national du film amazigh (FCNFA). Cette ville a enfanté les plus grands de nos artistes. Les plus accomplis et les plus connus… de par le monde. El Hadj M'Hamed El Anka, maître incontesté et incontestable du chaâbi, n'est-il pas un enfant de cette ville ? Et qu'en est-il du très grand peintre M'hamed Issiakhem ? Du grand comédien Rouiched ? Du chanteur chaâbi à la voix cristalline Hadj M'rizek ? Du compositeur Mohamed Iguerbouchène qui s'est illustré dans les musiques de films ? De l'humoriste Mohamed Fellag ? Des frères à la passion commune, Mohamed et Saïd Hilmi ? Ils sont tous originaires de cette ville. Pour cette raison et tant d'autres encore, Azeffoun sera le centre du monde, du 19 au 23 mars prochain, dans le cadre de ce festival qui nous surprendra toujours par la qualité de ses invités, la richesse de sa programmation et l'originalité de ses propositions. Les villes de Tizi Ouzou, d'Azeffoun et les localités limitrophes abriteront les différentes déclinaisons du programme du 11e FCNFA, qui était itinérant et qui a choisi de s'établir à Tizi Ouzou, depuis la dixième édition. Même si le manque de longs-métrages dans la compétition pour l'Olivier d'or est déploré par les organisateurs, la qualité ne fera sans doute pas défaut avec les onze films concourant dans cette catégorie : cinq courts-métrages (Rapt, de Sofiane Bellali, Happy Halloween, de Fatma Iken, Acu Iwumit d cfiy, de Boubekeur Ould Mohand, Mataha, d'Ahmed Nazim Larabi, et Lukan, d'Ahmed Djennadi), et six documentaires (Ahmed Oul Kadi, un roi kabyle, de Hacene Aït Iftene, Oiseau bleu, l'histoire secrète d'une guerre, de Rezika Mokrani, Parole d'un prisonnier français de l'ALN, de Salim Aggar, Cheikh el Hesnaoui. Un ton pour longtemps, d'Abelgas Ajgu, la Troisième vie de Kateb Yacine, de Brahim Hadj Slimane, et Concerto pour deux mémoires, d'Embarek Mehad). Ces œuvres seront soumises à un jury présidé par Mohamed Ifticene, composé de Dahmane Ouzid (réalisateur), Rezki Herrani (réalisateur), Abrous Mansour (auteur), Farid Aouameur (compositeur), Saliha Aoues (journaliste) et Catherine Belkhodja (comédienne, journaliste et réalisatrice). Le panorama amazigh comporte cinq courts-métrages, huit documentaires et trois longs-métrages. Le jury de cette catégorie est composé de Hadjira Oubachir (poétesse, comédienne et journaliste), Ahmed Zir (réalisateur et poète), Arezki Graïne (auteur, compositeur) et Ahmed Ben Alam (scénariste et journaliste). En hors-compétition, nous retrouvons la catégorie, Clap amazighité d'ailleurs, qui tend à “renforcer notre programmation par un regard critique sur l'évolution du cinéma amazigh en Algérie et à l'étranger”. Cinq films seront projetés, notamment trois films marocains (Mon Cheval, d'Abdellatif Fodil, Barakate el waldine, d'Ouzad Abdallah, Bougafer 33, d'Ahmed Baidou), un film canadien (Mokhtar, de Halima Ouardiri) et un documentaire franco-algérien intitulé Sur les traces de Taos Amrouche, de Sadia Bareche. Outre le concours du scénario lancé il y a quelques mois et dont les lauréats seront connus lors de la soirée de clôture, prévue le 23 mars prochain, le FCNFA “donne un coup de projecteur sur le cinéma corse encore à la croisée des chemins”, avec la projection de cinq courts métrages, tout en proposant une série de masterclasses qui seront encadrés par deux critiques de cinéma : Ahmed Boughaba (Maroc) et Jean-Jacques Bernard (France), les 2es assises nationales sur les cinéclubs et la caravane cinématographique. Enfin, le festival propose également une série de conférences et de tables rondes prévues au Centre culturel Tahar-Djaout d'Azeffoun et au Petit théâtre de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Pour plus de détails et d'informations supplémentaires : www.film-amazigh.org. En mettant Azeffoun à l'honneur, c'est “l'occasion de mettre en avant la dimension plurielle de l'Algérie, en tant que reflet des expressions nationales dans leur diversité de mosaïques”, conclut le communiqué de presse du festival.