L'Olivier d'or du court métrage est revenu à Dihia de Omar Belkacimi, un film qui donne de l'espoir quant à la nouvelle génération de cinéastes... La Maison de la culture Mouloud-Mameri de Tizi ouzou a abrité samedi dernier la clôture du Festival du film amazigh dans la liesse. Un monde fou a assisté à cette soirée où la chaleur a inondé l'atmosphère. En préambule, un hommage à Mokrane Aït Saâda avec la projection de quelques extraits de ses réalisations. Suivra le résultat par l'image (un film d'animation) d'un atelier de formation à l'adresse de 25 enfants de la daïra de Yattafen qui, durant six jours ont pu se familiariser avec l'univers de la caméra grâce à deux encadreurs ou enseignants du festival de Clermont-Ferrand. «Le festival a été un succès à plus d'un titre», dira Ould Ali L'hadi, le directeur de la Maison de la culture de Tizi Ouzou qui soulignera, par ailleurs, la pertinence des oeuvres proposées durant ce festival et de saluer la chaîne amazighe 4 qui vient de souffler sa première bougie. Dans son allocution de clôture, Assad El Hachemi, le commissaire du Festival du film amazigh fera remarquer que la ville de Tizi Ouzou a besoin de plus de salles de cinéma à même de faire «bénéficier les gens de la magie du cinéma», lequel, a-t-il indiqué, est «un engagement, un combat», tout en souhaitant de passer à un cap supérieur avec la 11e édition du festival. C'est M.Ahmed Benalam qui décerna les prix du meilleur scénario. Sur les neuf scénaris, deux ont bénéficié de mention spéciale. Il s'agit de Izhar de Megni Mustapha et Juste un pied-noir de Salem Abdelkader. Place aussi à la remise des prix aux films en compétition. Le président du jury, Akli Tadjer, dira avoir récompensé les films à l'unanimité et avec force conviction. L'Olivier d'or du meilleur court métrage est revenu à Dihia de Omar Belkacemi, qui rend hommage à travers ce touchant film à sa chère mère. L'Olivier d'or du meilleur documentaire a été décerné à Kamel Hamadi de Abderezak Larbi Chérif. Une mention spéciale du jury a été attribuée au documentaire Tin Hinan, la légende touarègue de Rabie Ben Mokhtar. L'Olivier d'or du meilleur long métrage est revenu quant à lui, au film marocain Itto Titrit de Mohamed Oumouloud Abbazi. Un film qui dénonce la servitude des femmes au coeur de la grande histoire nationaliste du Maroc. Notons que le prix du court métrage est d'une valeur de 50.000 dinars, celui du documentaire de 100 000 de dinars et du long métrage de 300.000 dinars. «Nous avons récompensé ceux qui nous ont semblé les plus talentueux. C'est grâce à ce festival qu'on a pû découvrir des gens qui auront la graine de cinéastes de demain», confiera le réalisateur et membre du jury Moussa Haddad. «Je suis extrêmement heureux, car je sais que ce choix va faire plaisir à beaucoup de gens au Maroc qui aspirent à faire des films et y jouer. Cela va les encourager à travailler plus, à donner d'eux mêmes pour accéder à faire des films d'expression amazighe et leur donner une place sur la scène nationale et internationale», fera remarquer le lauréat marocain. S'agissant du festival, il soulignera: «J'ai aimé les gens, l'organisation, il y avait une convivialité et une amitié extraordinaire, et j'ai adoré ça.» La soirée s'est achevée, par ailleurs par un spectacle de lecture croisée, de la célèbre pièce de théâtre Babor ghreq, emmenée par le comédien Slimane Ben Aïssa, l'artiste Lounis Aït Menguellet au chant et Ben Mohamed en version amazighe. Tout est bien qui finit bien. Cependant, le festival n'a pas brillé cette année par une grande qualité de ses films. Preuve que notre cinéma, au sens large du mot, souffre encore du manque de moyens, de connaissance et de maîtrise des techniques du genre.