Au lieu de l'ouverture attendue, l'édile se trouve coincé entre le représentant de l'administration centrale, en l'occurrence le wali, ou, pire encore, le wali délégué, et sa population qui attend tant de lui. C'est systémique, il n'y a pas une frange de la société ou un secteur d'activité qui ne se révolte contre l'indifférence de l'administration et la légèreté avec laquelle le pouvoir les traite. Au-dessus de tout, le pouvoir et ses affidés décident de la mise en œuvre de textes règlementaires importants à l'insu du corps ou du secteur concerné. à l'exemple de ce fameux décret présidentiel sur les grandes écoles aussitôt publié et aussitôt abrogé. Sans excuses, ni démission, ni, encore moins, de sanction, comme si la République était une propriété privée. Le même scénario risque de se reproduire avec le projet de loi sur le code communal. Travaillé en catimini par des commis de l'état confinés dans des bureaux, arrangeant au mieux leur corps d'appartenance, l'administration, aux dépens des facilitations pour les citoyens, ce nouveau code est à peine rendu public pour discussion au Parlement qu'il donne déjà des sueurs froides aux élus. En effet, ces derniers se retrouvent pris en étau entre une tutelle diverse et éparse et les citoyens qui les ont élus sur la base de programmes électoraux qu'ils ne pourront jamais honorer avec un texte plus restrictif que celui du parti unique. Au lieu de l'ouverture attendue, l'édile se trouve coincé entre le représentant de l'administration centrale, en l'occurrence le wali, ou, pire encore, le wali délégué, et sa population qui attend tant de lui. Privé de son droit à l'initiative pour le bien de sa commune, obligé de rendre compte et de demander une autorisation qui arrive tardivement sinon jamais, le maire, entre le marteau et l'enclume, restera cette cible désignée au mécontentement de la proximité. Résultat : la plupart des présidents d'APC, bien que militants de l'un ou l'autre des partis de l'Alliance présidentielle n'hésitent pas à s'insurger contre ce texte de loi pourtant porté à la connaissance de ces partis. Au final, on peut en conclure qu'il y a incompétence grave quelque part en matière de gestion des affaires du pays ou, tout au moins, un pis aller tout aussi grave, qui ne laisse plus indifférents ceux dont on veut être les parrains ou les mentors et qu'on désigne à l'avance à la vindicte populaire. On ne le dira jamais assez : les temps ont changé et les hommes doivent suivre. O. A. [email protected]