Depuis mars 2010, les 380 salariés des entreprises italiennes Rizzani De Echer, installée à Makedra, et Per Condotte d'Acque, à Sidi Lahcen (Sidi Bel-Abbès), chargées de la réalisation de la double voie ferrée électrifiée, reliant la gare d'Oued Tlélat (Oran) et Akid-Lotfi (Tlemcen), sur une distance de 270 km, sont en chômage technique et ne perçoivent aucun sou. “Que fait le ministre Amar Tou pour débloquer la situation ? Il suffit d'un ODS (ordre de service) pour le redémarrage du chantier”, s'insurge un ex-salarié de l'entreprise italienne. Selon nos investigations, il s'agit d'un problème de plans que personne n'a osé soulever publiquement. “Le PDG de l'entreprise italienne attend que l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anserif) approuve les plans. Une année passée et rien à l'horizon”, confie notre source. Du coup, l'arbitrage du ministre des Transports Amar Tou est exigé pour “mettre fin à cette gabegie” ou “annuler, une fois pour toutes, le projet qui fait couler beaucoup d'encre et maintient en suspens 380 salariés. Nous avons des familles à nourrir”, s'indigne un père de trois enfants. Avant d'ajouter : “Que le ministre intervienne et mette fin à ce gâchis !” Après les travaux de terrassement, qui ont duré plus d'une année, où des milliards de centimes ont été dépensés, les salariés s'interrogent sur leur devenir social et celui de toute une région. “Le projet peut créer 1 000 postes de travail et des dizaines de sous-traitants algériens peuvent participer à ce grand chantier. Avec 12 mois de retard, c'est une perte sèche de plusieurs milliards pour le pays”, précise un cadre au chômage. Prévu pour 40 mois, le projet accuse un retard énorme (1/4 du délai) avec toutes les conséquences financières qui en découlent. Douze tunnels, 60 viaducs et 100 ouvrages d'art pour une enveloppe de plus de 1 milliard de dinars, telles sont les plus importantes réalisations programmées de cette double voie électrifiée pour des trains à grande vitesse qui peuvent atteindre les 220 km/h. En attendant que les langues se délient, les salariés et tous les habitants de la région Ouest prennent leur mal en patience, mais jusqu'à quand ? À noter que sur la base vie de Makedra, un groupe de salariés est toujours là pour les besoins de la maintenance. Cependant, notre source affirme que le PDG de l'entreprise italienne est confiant et tout le matériel nécessaire pour les différents travaux est prêt pour un redémarrage renforcé du chantier.