Le grand projet de la double voie électrifiée des chemins de fer, d'une distance de 130 kilomètres (Oran-frontière marocaine), vient de signer son arrêt de mort, à moins que le chef de l'Etat n'intervienne pour le ressusciter. En effet, depuis le 8 mars dernier, le personnel, au nombre de plus de 300 ouvriers, a été informé de l'arrêt du chantier et chacun a reçu une lettre de protocole d'accord mutuel où l'ouvrier a le choix entre rompre le contrat et percevoir les jours qui lui restent du contrat qui le lie avec l'employeur italien (Rizzani de Eccer ou le sous-traitant Bosca) ou rester à la maison, en attendant un hypothétique redémarrage. Dès l'annonce de la mauvaise nouvelle, l'ordre a été donné pour récupérer tous les camions et engins et les regrouper à la base de vie de Makedra située à 35 kilomètres d'Oran, en allant vers Sidi Bel-Abbès. Même des cadres italiens, serbes et chinois ont été remerciés. Après une année de loyaux services, le personnel reste sceptique à propos d'une éventuelle reprise des travaux. Cependant, tout le monde ignore la ou les causes de cet arrêt. Certains parlent de corruption, d'autres de surcoût et même l'étude du projet est mise en doute, à en croire les rumeurs. De toutes les manières, seule la direction générale, installée à Alger, est en mesure de donner les raisons de cette faillite qui ne dit pas son nom. Pourtant, depuis le lancement des travaux de terrassement, il y a trois mois, tout semblait baigner dans l'huile. On parle de 12% de taux d'avancement. “Les salaires sont intéressants, aucune dette avec les sous-traitants algériens, le respect de la réglementation est satisfaisant, pas de licenciements abusifs. Bref ! Que de bonnes nouvelles pour le personnel algérien. Mais, depuis le 8 mars 2010, tout a changé. Tout le monde doit revenir à la case de départ, c'est-à-dire s'inscrire au chômage sur les listes de l'Agence nationale de l'emploi et de la main d'œuvre (Anem)”, déclare un cadre algérien de l'entreprise italienne sous-traitante Bosca. De son côté, le maître d'ouvrage algérien du ministère des Transport, l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anserif), n'est pas assez bavard sur le dossier. Du coup, toutes les spéculations vont bon train.