Les partisans du changement ont décidé de se revoir vendredi prochain pour produire un document définitif qui serait une sorte de feuille de route. Pour mieux expliciter leur acception du changement, les animateurs de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) ont convenu, hier, lors d'une réunion tenue au siège du RCD à la rue Didouche-Mourad, de la nécessité d'élaborer une plate-forme. N'ayant pu finaliser lors de ce conclave, les partisans du changement ont donc décidé de se revoir vendredi prochain pour produire un document définitif qui serait une sorte de feuille de route pour le changement. Un principe sur lequel tout le monde est d'accord : aller vers le changement du système. Pour ce qui est des dizaines de marches organisées samedi çà et là, à travers le pays et à l'étranger, tous les présents ont qualifié la mobilisation de la CNCD de réussite. Ali Yahia Abdenour : “Je ne dirais pas que nous avons gagné, mais nous avons pénétré l'Algérie profonde. C'est un commencement. Nous avons avancé, nous sommes allés vers le peuple algérien. Il y a une accélération de l'histoire qui fera que tous les dictateurs du monde arabe et de l'Afrique partiront”, se félicite le vieux militant des droits de l'Homme, Ali Yahia Abdenour. “Depuis le 22 janvier, il y a une marche et aujourd'hui, il y a des marches partout et même en dehors de la CNCD. Voici notre belle victoire et, tôt ou tard, nous réussirons à marcher à Alger”, se réjouit Moulay Chentouf du PLD. Le même enthousiasme est partagé par Tahar Besbas, député du RCD, qui assure que “la CNCD a gagné en maturité puisqu'elle a réussi à organiser un espace de diversité”. “Nous sommes sur la bonne voie”, s'exclame-t-il, faisant écho à son camarade Rabah Boucetta qui assure que “le bilan est positif. Nous devons garder le cap en maintenant la pression sur le pouvoir tout en essayant de renforcer nos rangs”. “Les différentes marches sont une réponse aux deux rédacteurs en chef que sont Toufik et Saïd Bouteflika. Le peuple a reconnu les siens. Chiche, qu'ils descendent dans la rue”, souligne-t-il. Présents à la réunion, des représentants de la CNCD des wilayas de Bouira et de Béjaïa sont, eux aussi, du même avis. “C'est une réussite, nous ne devons pas lâcher prise. À Bouira, le pouvoir a tout fait pour diviser les citoyens. Nous lui avons démontré qu'il avait échoué puisque lors de la marche, arabophones et berbérophones ont manifesté côte à côte”, s'est enorgueilli le militant de Bouira, avant de voir son collègue de Béjaïa, Zahir Benkhellat, se féliciter. “À Béjaïa, il y a une forte adhésion populaire aux revendications de la CNCD.” La ligne de démarcation entre les deux ailes de la CNCD ? “Nous voulons un changement de régime et eux préfèrent un changement dans et par le régime”, répond Ali Yahia Abdenour. Les réformes politiques promises par le chef de l'Etat ? “Une manœuvre”, dénonce Tahar Besbah qui s'est écrié : “Qu'est-ce qui l'a empêché de le faire il y a douze ans ? Nous n'attendons rien de sa part, puisque nous militons pour son départ et celui de tout le système.” “Ils veulent nous imposer des prolongations dans un match qu'ils ont perdu”, ironise le représentant de Bouira. Quid de l'initiative d'Abdelhamid Mehri ? “Ce n'est pas le ministre de la censure d'hier qui nous mettra sur la voie du changement. Son objectif est de sauver le système”, s'élève Moulay Chentouf.