Deux compétitions au lieu d'une ! C'est la nouveauté de la onzième édition du festival du film amazigh qui se déroule actuellement à Azeffoun. En plus de la compétition pour l'Olivier d'or, une deuxième compétition est en lice, celle du prix Panorama amazigh. Onze films sont prévus dans la première catégorie et seize films pour la seconde. La chasse à l'Olivier d'or est ouverte ! Le court-métrage de Boubekeur Ould Mohand, «Acu iwumi-dcfiy» et le documentaire de Hacene Ait Iften «Ahmed Oul Kadi, un roi kabyle», amorcent la compétition. Le premier, une fiction, et dont les images sont filtrées, nous fait penser à un film d'animation. L'histoire de ce film, construite sur une idée très originale, tourne autour du tableau la Joconde de Leonard de Vincci. Une seule figure dégage toutefois quatre visages pour le personnage principal du film. A l'âge de 5 ans, la Joconde lui rappelait, en effet, sa grand-mère. A 13 ans, elle lui rappelait sa mère. A 35 ans, elle lui rappelait sa femme et à 90 ans, elle lui rappelait sa fille. C'est peut-être une façon de rendre hommage à la femme qui est tout cela à la fois. Le film est sans prétention mais dégage une thématique joliment exprimée, et qui fait sa force. Idem pour le documentaire de Hacen Aït Iften. Un film historique qui attire plus par son contenu que par sa forme. Le réalisateur a extrait de la mémoire historique un personnage très peu connu. Pourtant, il a régné sur Alger au XVIe siècle après avoir évincé Khireddine Barberousse ! Il s'agit d'Ahmed Oul Kadi, un souverain berbère qui a régné à Bejaia du côté de Aourer et à Tizi-Ouzou du côté de Kokou. D'ailleurs, d'après le synopsis du film, fruit de quatre ans de travail, Djebel Koukou à Bab El Oued est tout ce qui reste du règne de ce roi berbère à Alger ! Depuis, aucun Algérien n'a régné sur Alger jusqu'à 1962 ! Le film donc s'appuie plus sur le commentaire que sur l'image, il tire tout son intérêt de ce pan de l'histoire méconnu du grand public. Et puis, l'autre film tout aussi intéressant que ce documentaire en matière de contenu, est celui qui est consacré à Cheikh el Hassnaoui, d'Ajgu Abelqas. «Cheikh el Hassnaoui ; un ton pour longtemps», c'est ainsi qu'est baptisé ce film, est un croisement de témoignages et de compilations d'archives inédites sur le parcours de ce grand artiste. Des images poignantes qui montrent un Hassnaoui fragile qui tente de fuir le passé ! Mais ce dernier le rattrape à chaque fois qu'un artiste frappe à sa porte ! Les deux autres films projetés, toujours en compétition, «Lukan» d'Ahmed Djennadi et «Rapt» de Sofiane Bellal, abordent quant à eux, des thématiques d'actualité, le premier traitant de l'émigration clandestine et le second le kidnapping. Par ailleurs, pour ce qui est de la catégorie films en compétitions panorama amazigh, la «chasse» est ouverte par les films «Tundi ney ahat tettef» de Yavine Goucem, une fiction, et «Tapis du m'Zab», un documentaire de Kacem ben Zekri.