Le Conseil national économique et social (Cnes) a axé son rapport de conjoncture de 2010 sur la santé. Un comité ad hoc, composé de praticiens de la santé et présidé par le Pr Chaulet, a été créé en son sein pour expertiser le secteur, pendant une année. Le groupe de travail a remis dernièrement ses conclusions. Ces dernières, consignées dans un gros document, devront être remises au président de la République avant d'être rendues publiques. Peu de détails a donc filtré sur le rapport. Il n'en demeure pas moins que des membres du comité ad hoc ont indiqué qu'il avait été fait un état des lieux du secteur puis la formulation de solutions aux contraintes et dysfonctionnements constatés. L'économie de santé a été, évidemment, au centre du travail du comité. Il s'est avéré que le concept est quelque peu mal assimilé, en ce sens qu'il ne s'agit guère de rationner les dépenses inhérentes à la santé, mais plutôt de les rationnaliser en plaçant judicieusement les budgets. La politique du médicament a revêtu, également, beaucoup d'intérêt pour le groupe de travail. Il est dit que la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux) doit être impérativement réhabilitée dans sa vocation de centrale d'achat des établissements hospitaliers publics. Il s'agit aussi de redéfinir le cahier des charges de la distribution des médicaments pour permettre la traçabilité des stocks disponibles sur le marché. “Le service médical rendu” est, en outre, à prendre en considération. L'idée étant de suivre le cheminement d'un médicament, avant et après son autorisation de mise sur le marché. En clair, il faudra connaître, après son utilisation, son efficacité et effets indésirables ; sa place dans la stratégie thérapeutique ; son intérêt pour la santé publique. Il est important de savoir si le médicament n'a pas été dévié de son indication. Enfin, la formation a eu sa part des débats. L'on recommande notamment de l'adapter à la réalité du terrain, en précisant les spécialités et les sous-spécialités et en ouvrant de nouvelles filières.