L'Espagne est-elle devenue ingérable pour José Luis Rodriguez Zapatero, qui a annoncé, hier, qu'il ne représenterait pas aux prochaines élections législatives de 2012 ? À voir les chiffres de l'économie espagnole, on est tenté de le croire. En effet, un taux de chômage dépassant les 20%, soit le plus haut niveau de celui des pays de l'OCDE, et une croissance inférieure à 0% ont de quoi décourager les plus optimistes. Et comme ces résultats sont la conséquence de sa gestion de l'Espagne durant ses deux mandats, Zapatero baisse les bras en signe d'abandon, car incapable de remonter la pente. Il faut croire que la crise financière mondiale l'a achevé. Tous les indicateurs montrent que Madrid est sur la pente douce et qu'il sera difficile de lui éviter la faillite. Ajoutez à cela, le communiqué de la Banque d'Espagne, dans lequel elle avait averti mercredi dernier que la croissance cette année devrait être moindre que prévu et que le pays ne devrait pas être en mesure de tenir ses objectifs en termes de maîtrise du déficit public en 2011 et les prochaines années. Devant cette situation financière catastrophique, le chef du gouvernement espagnol a annoncé lors d'une réunion de son Parti socialiste espagnol (PSOE), qu'il quittera le navire “Espagne” en 2012. “Je ne serai pas candidat aux prochaines élections générales”, a-t-il affirmé lors d'un discours devant l'assemblée générale du PSOE à Madrid. Cette annonce intervient alors qu'il est engagé dans un programme impopulaire d'austérité et de réformes du marché du travail pour réduire le déficit public. Sa cote de popularité est au plus bas dans les enquêtes d'opinion face au leader du Parti populaire (droite) Mariano Rajoy. Alors qu'elle était en plein boom, portée par le secteur immobilier, l'économie espagnole est entrée en récession durant le second semestre 2008, victime de la crise financière mondiale. Le gouvernement espagnol tente par tous les moyens de rassurer les marchés qui craignent que le déficit public du pays l'acculera à demander une aide à la suite de la Grèce et de l'Irlande. Tentant de justifier sa décision, Zapatero a assuré que son intention, lorsqu'il avait été élu pour la première fois en 2004, était de rester à la tête du gouvernement pour seulement huit ans et qu'il n'avait pas changé d'idée après sa seconde élection en 2008. “C'est ce que je pensais il y a sept ans. Deux mandats c'est suffisant”, a-t-il dit. Le chef du gouvernement espagnol, un ancien avocat âgé de 50 ans, a demandé au Parti socialiste de “commencer le processus en vue de primaires” pour se désigner un leader pour les prochaines élections en 2012. Merzak Tigrine