La Catalogne a chassé du pouvoir les socialistes aux élections régionales de dimanche, infligeant une lourde sanction au gouvernement Zapatero pour sa politique d'austérité très impopulaire, à un an et demi des législatives de 2012. Cette région du nord-est de l'Espagne, durement frappée par la crise, a donné une large victoire à la coalition nationaliste de centre-droit Convergencia i Unio (CiU), qui obtient 62 sièges sur les 135 du Parlement régional, selon des résultats quasi définitifs. Le Parti socialiste catalan, émanation du PSOE du chef du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero, obtient 28 sièges (37 actuellement). “Débâcle”, titrait le quotidien El Mundo en commentant cette défaite, la plus lourde pour les socialistes catalans depuis le début des élections régionales en Espagne, en 1980. Le président du gouvernement régional, le socialiste José Montilla, a souhaité aux vainqueurs de réussir “face à une situation économique particulièrement difficile”. La victoire nationaliste signe la fin de sept années de gestion de la gauche et le retour en force de la CiU, battue en 2003 après 23 ans de pouvoir, au moment où la Catalogne, traditionnelle locomotive économique de l'Espagne, accuse les conséquences de la crise. Alors que le gouvernement Zapatero tente sans succès de convaincre qu'il peut redresser l'économie et écarter le risque de contagion de la crise irlandaise, les Catalans lui ont infligé une sanction de mauvais augure avant les élections régionales et municipales de 2011, et législatives de 2012.