Résumé : Nacéra avait, certes, laissé un grand vide dans les cœurs, mais ce n'était pas une raison de laisser traîner plus longtemps les projets en cours. Rachid prend les devants avec sa femme, pour concrétiser le mariage de son frère Nacer avec Naïma. Rachid hoche la tête : - Evidemment, je ne comprendrai jamais les femmes. Nadjette le tire par l'oreille : - Tu as intérêt à comprendre au moins que ton frère attend toujours qu'on s'occupe de son mariage. Après tout, pourquoi attendre, il était écrit que Nacéra, qui a été le fil conducteur de son union avec Naïma, n'assistera pas à ce mariage. Mais Nacer et Naïma sont jeunes, ils s'aiment et ont tout l'avenir devant eux. Rachid approuve : - Oui, cela fait déjà presque un mois depuis que Nacéra nous a quittés, Naïma est toujours inconsolable, mais je crois que ce mariage va quelque peu compenser ce vide qu'elle ressent depuis le décès de sa tante. - C'est ce que je pensais. On devrait en parler le plus tôt possible avec ta mère. - Nous irons lui rendre visite demain en fin de journée, et comme Nacer va rentrer pour le week-end, je pense que le moment est bien choisi pour concrétiser le projet à condition que la famille de Naïma n'y voit pas d'inconvénient. - Oh ! là-dessus, c'est à ta mère de prendre ses dispositions. Après tout, ces jeunes n'ont pas besoin de donner une grande fête. Rachid et Nadjette s'entretinrent avec Fettouma dès le lendemain, et cette dernière approuva leur proposition. Et juste après le 40e jour du décès de Nacéra, et en accord avec toute la famille, on célébra le mariage de Naïma et de Nacer dans l'intimité la plus totale. Fettouma, qui avait tenu à garder les deux pièces de Nacéra, telles que cette dernière les avait laissées, propose à Naïma d'y emménager à condition de garder le même décor. La jeune femme le visage inondé de larmes, passe un long moment dans les deux pièces que sa tante lui avait indirectement léguée. Le jour de son mariage, elle s'habilla dans la chambre à coucher de Nacéra et se contempla dans la glace qui surmontait la commode. Une photo de sa tante était accrochée au mur qui lui faisait face, et elle la sentit si vivante, si près d'elle, qu'elle se demanda si Nacéra n'était pas revenue. À ce moment précis, on vint la prévenir que Nacer l'attendait, et qu'il était grand temps pour elle de quitter les lieux. Elle prit la photo de sa tante et la fourra dans son sac de voyage, avant de rejoindre son mari qui l'attendait dans la grande cour, entouré de toute la famille. On l'embrassa, et on lui présenta des vœux de bonheur, mais elle était émue, sans savoir si cette émotion était due au fait qu'elle épousait l'homme qu'elle aimait ou plutôt parce que sa tante Nacéra n'était plus là pour la serrer dans ses bras, et l'accompagner jusqu'au seuil de sa nouvelle vie. Nacer lui prend la main, et ils quittèrent silencieusement les lieux. Fettouma et Khedaoudj versèrent quelques larmes avant d'aller s'asseoir un moment sous le patio où Meriem vint servir le café. Rachid et les autres hommes de la famille avaient préféré partir juste après le départ des mariés. Mais Nadjette et ses enfants restèrent auprès des deux femmes jusqu'à la tombée de la nuit. (À suivre) Y. H.