Résumé : Nacer est rassurée. Le destin semble favorable à son projet, puisque Nacéra lui avait confirmé qu'elle s'était déjà entretenue avec sa sœur et sa nièce. Et qu'il plaisait beaucoup à Naïma. Mais même si elle ne voulait pas se l'avouer, Nacéra semblait souffrante. 108eme partie Nacéra se lève et s'appuie sur sa canne pour se diriger vers sa chambre, avant de lancer : - Nous en reparlerons plus tard de ma santé. Pour le moment ma préoccupation essentielle est d'organiser les fiançailles de Nacer avec ma nièce Naïma. Quand j'aurais effectué cette tâche, je me sentirais bien plus en forme. J'aime Nacer comme mon propre fils et Naïma est un peu cette fille que je n'ai pu avoir. Mon souhait le plus cher est de voir ces deux jeunes unis par les liens sacrés du mariage. Que Dieu me maintienne en vie jusqu'à ce jour. Fettouma se lève de son côté avant de lui dire : - Je vais te préparer une bonne tisane. Ce breuvage va te détendre et tu dormiras comme un ange. Nacéra lève la main dans un signe de négation : - Tu ne feras rien, Fettouma. Va plutôt te reposer, cette journée a été bien rude pour toi, et toutes ces émotions que tu as vécues ces derniers temps, n'ont fait que raviver tes anciennes blessures. Fettouma acquiesce. Des larmes coulèrent sur ses joues. Elle ne put répondre, mais l'expression de son visage, renseignait largement sur ses émotions récentes. Meriem vint à son secours, et l'entraîne vers sa chambre. Nacéra disparaît elle aussi dans la sienne. Rachid demeure seul un moment sous le figuier de la cour, puis se lève pour quitter les lieux. Quelques jours passent. Nacéra sentait que sa santé déclinait, mais malgré une toux tenace et une fièvre qui ne la quittait presque plus, elle tint à organiser elle-même la rencontre familiale, puis la demande officielle en mariage de Naïma. Nacer qui devait repartir au Sud tint à fixer la date du mariage avant son départ, et le tout est rapidement conclu entre les deux familles. Fettouma put enfin respirer d'aise. Naïma lui plaisait, et elle n'avait pas eu à trop se renseigner sur sa famille, qu'elle connaissait déjà. Enfin Nacer se casait, et elle pourra désormais, aspirer à une vieillesse plus paisible. Son devoir de mère, elle l'avait accompli jusqu'au bout, et maintenant, il ne lui reste plus à penser qu'à l'organisation de ce mariage tant attendu, avant de songer à faire des projets pour elle-même. Peut-être pourra-t-elle réaliser ce vieux rêve de partir à La Mecque ? Elle était assise sous le patio et sirotait un café avec Nacéra. Cette dernière la tire de sa méditation : - Alors Fettouma, tu es bien pensive cet après-midi, c'est le mariage de Nacer qui occupe ainsi ton cerveau ? Fettouma sourit : - Oui, je suis tellement heureuse pour lui. Enfin je ne l'aurais plus sur la conscience. J'ai tant prié le Très-Haut, de m'accorder la faveur de le voir enfin fonder un foyer. Je crois que mon vœu s'est exaucé. - Mais maintenant que ton jeune dernier s'en va, tu te sentiras un peu plus seule. - Penses-tu ! Nacer n'a jamais voulu revenir vivre avec moi après ses études. Il a pris son bâton de pèlerin depuis longtemps pour voyager à travers le monde. Et à chacun de ses retours, je me sentais encore plus malheureuse, car il ne restait que quelques jours avant de repartir. Maintenant qu'il se case, j'espère qu'il va s'assagir. Naïma saura peut-être le ramener à de meilleurs sentiments envers moi. Nacéra allait riposter quand une toux l'en empêche. Elle se met à tousser, et à larmoyer, sans pouvoir reprendre son souffle. Elle prend un mouchoir et le met sur sa bouche avant de se lever. Fettouma la suit : - Nacéra, tu n'as pas l'air bien, veux-tu que j'appelle Rachid ? La jeune femme tentait tant bien que mal de respirer à grande goulées, mais des crachats sanguinolents imbibèrent son mouchoir. Fettouma écarquille les yeux : - Tu es malade Nacéra, tu es bien malade, ne tente plus de le cacher. (À suivre) Y. H.