Résumé : Devant l'état critique de la malade, Rachid est contraint d'appeler sa famille. Et c'est d'un air triste et le cœur lourd qu'il annonce que Nacéra est mourante, et qu'elle avait dû traîner cette maladie depuis assez longtemps, sans les informer. 111eme partie Elles se mirent à pleurer ainsi toutes les trois sans pouvoir se retenir. Leur chagrin n'avait plus de limite devant ce coup du destin. Elles se reprirent pourtant lorsque Nadjette vint les chercher pour les conduire dans la chambre de la malade. Elle met un doigt sur sa bouche, pour leur signifier de garder le silence, et de ne pas faire trop de bruit. Khedaoudj s'approche de sa sœur, et la contemple un moment avant de ressortir. Naïma la suit. Les deux femmes ne pouvaient supporter davantage la vue de leur parente dans cet état. Nacéra n'était déjà plus qu'un cadavre. Ses traits tirés et son teint grisâtre n'avaient plus rien d'un vivant. Fettouma demeura un peu plus longtemps au chevet de la jeune femme. Elle pria et récita le Coran, avant de se lever, le cœur gros et le visage inondé de larmes. Rachid reconduisit les trois femmes à la maison, et revint à l'hôpital où il retrouva Nadjette : - Alors, qu'allons-nous faire maintenant, rentrer ou rester ? - Toi, tu rentres pour t'occuper des enfants, mais moi je ne vais pas quitter Nacéra jusqu'à son dernier souffle, c'est la moindre des choses que je pourrais faire pour elle. - D'accord, Rachid, mais si tu te sens fatigué, appelle-moi pour te relever. Tu ne pourras pas résister très longtemps, tu es déjà épuisé. Rachid secoue la tête d'un air navré : - Si au moins je pouvais faire quelque chose… - Allons donc. Tu as fais ce que tu as pu. - Non, je me sens un peu coupable, j'aurais dû insister la dernière fois où je l'ai vu fatiguée et la mine défaite, pour l'ausculter. Au moins aurais-je pu devancer les évènements. Nadjette le regarde d'un air triste : - Tu sais très bien qu'il n'y avait plus rien à faire. Ne te culpabilise donc pas. Le peu qu'on pourra peut-être faire pour elle, c'est de limiter ses souffrances. Que Dieu nous vienne en aide ! Deux jours passèrent sans que la jeune femme reprenne connaissance. Au troisième jour, Nadjette qui venait de relever Rachid, constate que Nacéra s'agitait. Elle courut téléphoner à son mari, qui vint aussitôt la rejoindre : - Elle a repris connaissance tu dis ? - Oui, mais elle est agitée, je crois qu'elle souffre. - Evidemment… Rachid s'approche davantage de la malade et lui met une main sur le front. À ce contact, et comme par magie, Nacéra entrouvrit les yeux, et tenta de sourire avant de lancer d'une voix à peine audible : - Mahmoud ? Tu es revenu ? Oh, comme je suis contente de te revoir. Rachid jette un regard à sa femme, et se met à caresser le visage de Nacéra : - Je ne suis pas Mahmoud, Nacéra, moi c'est Rachid. Tu me reconnais ? La jeune femme s'agite encore et fronce les sourcils : - Bien sûr que je te reconnais Mahmoud, on a passé un bon bout de temps ensemble hier. Hein, tu vois bien que je m'en souviens. Malgré toutes ces bombes qui explosaient autour de nous, nous avons pu nous en tirer à bon compte, n'est-ce pas ? (À suivre) Y. H.