Résumé : Fettouma est enfin tranquille sur l'avenir de Nacer. Ce dernier va bientôt se marier, et elle aura tout le loisir de songer à réaliser un vieux rêve. Celui de se rendre à La Mecque. Elle parlait de ses projets avec Nacéra, lorsque cette dernière est prise d'une quinte de toux. 109eme partie Fettouma l'aide à rejoindre sa chambre et la met au lit. Elle passe une main sur son front et le sentit brûlant. Nacéra toussait toujours. Des frissons secouaient son corps. Fettouma la couvrit et alla préparer une tisane, en attendant l'arrivée de Rachid, qu'elle avait fait appeler par une voisine. Ce dernier arrive juste à temps pour constater que Nacéra avait une mauvaise toux et crachait du sang. Un coup d'œil lui avait suffi pour tout comprendre. Et malgré les supplications muettes de la jeune femme, il appela une ambulance et on la transporta en toute urgence à l'hôpital. Fettouma voulut les accompagner. Mais Rachid s'y opposa. Nacéra souffrait d'une maladie grave. C'est tout ce qu'il put certifier à sa mère, alors qu'au fond de lui, naissait un mauvais pressentiment. Depuis quand Nacéra traînait-elle donc cette maladie ? Il ne le saura que plus tard. La jeune femme souffrait d'une tumeur au poumon gauche. Affaiblie par son état, Nacéra a tenté de lutter seule pour ne pas alarmer son entourage, et surtout pour ne pas compromettre le mariage de Nacer et Naïma En recevant les résultats des analyses, Rachid s'effondra sur une chaise. Il relut plusieurs fois le compte rendu qu'il venait de récupérer du laboratoire de l'hôpital, avant de se rendre à l'évidence. Nacéra n'avait plus que quelques jours à vivre. Nadjette qui venait de terminer son service vint le rejoindre dans la salle de soins intensifs où Nacéra avait été transférée. Rachid lui tendit les résultats et Nadjette les parcourut en silence. Elle replia le papier, avant de le glisser dans la poche de sa blouse, puis lance d'une voix à peine audible : - C'est la volonté de Dieu, Rachid, nous ne pouvons que nous y incliner. Rachid hoche la tête sans pouvoir prononcer un mot. Il se demandait surtout comment il allait annoncer cette terrible nouvelle à la famille. Sa mère n'avait pas cessé d'appeler l'hôpital depuis l'admission de Nacéra, et la famille de cette dernière, de son côté n'arrêtait pas de demander de ses nouvelles. On leur avait interdit de lui rendre visite, sous prétexte qu'elle avait besoin de se reposer. Mais jusqu'à quand pourra-t-on leur cacher la vérité ? Rachid se lève et se met à arpenter le couloir de long en large. La grande vitre qui le séparait de la salle des soins intensifs, dévoilait un corps inerte, relié à plusieurs appareils. Rachid se demande s'il ne devrait pas plutôt demander à ce qu'on la laisse quitter ce monde au plus tôt. Il avait déjà discuté avec plusieurs spécialistes et professeurs, et tous avaient eu la même réponse. Le mal s'est déjà propagé dans tout le corps. Il n y avait plus rien à faire, sinon, d'atténuer un tant soit peu, les souffrances de cette malheureuse. Pourquoi ne la laissait-on donc pas mourir en paix, au lieu de la torturer avec toutes ces drogues qu'on lui injectait, et toute cette “batterie de cuisine” qui fait toujours penser au pire ? Il se promet de faire son possible pour adoucir les derniers moments de la jeune femme, et c'est le cœur gros, qu'il se dirige vers son bureau pour appeler sa mère, et la famille de Nacéra. (À suivre) Y. H.