Depuis 2001, date à laquelle ils ont souscrit au programme AADL, de nombreux postulants attendent qu'une suite favorable soit donnée à leur dossier. Après 10 ans d'attente, ces postulants, bien qu'ils soient considérés comme les premiers inscrits dans le cadre de cette formule, n'ont à ce jour pas encore vu leur logement. L'Agence pour l'amélioration et le développement du logement (AADL), qui s'était engagée en 2001 à la réalisation de 55 000 logements en formule location-vente sur tout le territoire national pour un délai de chantier de 18 mois, peine encore à tenir sa promesse. Cette formule, annoncée à son lancement comme la solution miracle au problème du logement en Algérie, a très vite affiché ses limites, mettant ainsi dans l'embarras les pouvoirs publics qui tantôt annoncent la fin de mission de cette agence, tantôt, sous la pression de la rue, se ravisent en soutenant qu'il y aura d'autres programmes. Mais en attendant d'hypothétiques programmes, l'urgence est de répondre aux souscripteurs non honorés des programmes AADL 2001 et 2003 qui, régulièrement, observent des sit-in devant le siège de l'agence. La grogne concerne particulièrement le programme des 65 000 logements AADL-CNEP que les bénéficiaires attendent depuis des années. Selon le PDG de la CNEP Banque, Djamel Bessa, sur beaucoup de sites, notamment à Oran, à Bouira et à Sétif, la CNEP et l'AADL sont sur le point de finaliser les listes des bénéficiaires. Un premier quota de 5 000 logements sera remis bientôt aux bénéficiaires sur l'ensemble du territoire national. Pour lui, Alger est un cas particulier. Il a précisé que 2 000 unités sont en construction du côté de Réghaïa. “2 000 autres logements seront construits dans la même zone. Nous venons de choisir l'entreprise qui va se charger du projet. Les travaux vont être lancés dans les jours qui viennent”, a-t-il fait savoir récemment sur les ondes de la Chaîne III. Il reste, néanmoins, à résoudre la problématique de la demande qui dépasse les 180 000 souscripteurs (183 000). “Il faut faire preuve de réalisme. Nous ne pouvons pas réaliser 183 000 logements dans la wilaya d'Alger. Il y a d'autres formules d'accession à la propriété qui peuvent être utilisées. Il n'est pas de notre ressort de trouver sur le marché de l'immobilier des logements à l'ensemble de notre clientèle”, a estimé le PDG de la CNEP Banque. Pour leur part, les contestataires, pour la plupart des cadres moyens et des responsables de famille, crient à l'injustice puisque l'attribution des logements n'a pas été faite conformément aux critères de sélection. Les postulants au logement en location-vente inscrits sur les listes d'attente ont même entrepris des actions pour recenser les logements vides ou sous-loués, notamment dans la capitale. S. S.