Les travailleurs du vieux quotidien et leurs délégués ont soutenu qu'en cas de non-réponse à leurs doléances, les sit-in seraient maintenus. Le collectif du quotidien El Moudjahid a observé, hier, un arrêt de travail pour “le rétablissement des travailleurs dans leurs droits”, à savoir notamment la régularisation des travailleurs “conformément aux critères d'ancienneté et de l'expérience professionnelle”, ainsi que le reclassement et la revalorisation salariale. Hier, des journalistes, photographes, publicitaires et autres agents d'El Moudjahid n'ont pas caché leur déception devant le refus du DG de “valider les résultats du comité ad hoc qu'il avait lui-même installé”. Pourtant, en mars dernier, des négociations avaient eu lieu pendant près de 15 jours, qui avaient débouché sur des résultats, voire des décisions, vite délaissés par le DG. Devant cette situation inexplicable, les salariés d'El Moudjahid avaient alors initié un sit-in le 22 mars 2011. Avant-hier, les travailleurs, réunis en assemblée générale (AG), ont décidé d'aller vers une grève d'une journée, le lendemain. Dans la soirée, les représentants des travailleurs ont été reçus par le P-DG du groupe presse publique, qui a eu vent de la protestation. Selon des représentants, ce dernier s'est engagé à répondre aux revendications du personnel, mais en demandant aux travailleurs d'attendre “le basculement du journal en SPA, ainsi que l'installation d'une nouvelle équipe”, pour reprendre les négociations. Une opération qui risquerait de prendre du temps et qui suscite déjà de la méfiance, suite aux déclarations du numéro un du groupe presse publique. En effet, ce dernier a considéré le DG d'El Moudjahid comme “un intérimaire qui n'a aucun pouvoir de décision”. Les travailleurs du vieux quotidien et leurs délégués ont soutenu qu'en cas de non-réponse à leurs doléances, les sit-in seraient maintenus. En tout cas, un rassemblement est programmé aujourd'hui, à Kouba, devant le siège du groupe presse publique, si ce dernier ne révisait pas sa position. Mais, en fin d'après-midi, nous avons appris que la directrice du journal Horizons, Naâma Abbas, désignée comme “médiateur” par le ministre de la Communication, s'est rapprochée du collectif des travailleurs d'El Moudjahid. D'après ces derniers, Mme Abbas les a informés que leur DG a été “limogé” et qu'elle a été nommée pour le remplacer. La responsable s'est engagée à respecter les résultats du comité ad hoc et à régler le problème “dans un délai de 10 jours”. Il y a lieu de souligner qu'un représentant du ministère de la Communication ainsi que des policiers sont passés hier à El Moudjahid. Aux dires des travailleurs de ce journal, ces visites sont en rapport avec “des malversations”, notamment des “surfacturations de certains équipements”. Radio : fin de précarité pour 334 cachetiers Du côté de la radio nationale, les mesures de sanction prises par la direction de l'ENRS au lendemain du sit-in de protestation du 3 avril a fait réagir les journalistes de l'entreprise. Hier, lors d'une AG organisée conjointement par le collectif de journalistes et le syndicat, nos confrères des différentes chaînes de la radio ont dénoncé les sanctions prises à l'encontre de leurs collègues. Pour rappel, le directeur général de l'ENRS, Toufik Khelladi, s'en était pris à des responsables de chaîne, comme le directeur de l'information de la chaîne II (tamazight), la rédactrice en chef-adjointe de la Chaîne I (arabe), ainsi que les deux chefs d'édition de radio Algérie internationale (RAI), en leur envoyant des notifications de suspension de leur poste de responsabilité. Pour ces derniers, cette mesure leur est tombée dessus pour refus de communiquer à la direction “la liste des journalistes présents lors du sit-in”. Hier, les journalistes ont réclamé particulièrement la réintégration de leurs collègues à leur poste de travail, ainsi que la régularisation des cachetiers. Par ailleurs, ils ont insisté sur “l'arrêt des intimidations et des menaces” dirigées par des directeurs de chaîne contre “ceux qui étaient présents au sit-in du 3 avril”. Ils ont, en outre, décidé de mieux s'organiser pour “faire avancer les choses”. Dans une communication téléphonique, le DG de l'ENRS a révélé à Liberté que “la radio est un organe sensible”. Il a aussi laissé entendre que la situation actuelle à l'entreprise est le fait d'un “groupe de 15 employés”. Selon M. Khelladi, il n'est pas normal d'entamer une action de protestation “sans une plate-forme de revendications” ni “cadre organisé”, d'autant que “les portes du dialogue ne sont jamais fermées”. En fin de journée, la direction générale de l'ENRS et le syndicat national des journalistes (SNJ) ont signé un communiqué commun, dans lequel il est annoncé “la régularisation” de 344 cachetiers. Il est, par ailleurs, indiqué que le dossier lié au plan de carrière des travailleurs de la radio sera finalisé avant juillet 2011, après finalisation de la nomenclature des postes de travail. Seul “sujet moins consensuel”, celui des journalistes des chaînes I et II, démis de leur poste de travail, qui “reste ouvert au dialogue”. H. Ameyar