Après la “prise en charge” des revendications de certaines catégories de travailleurs du secteur public, outre celles des corps constitués, les dirigeants du groupe Sonelgaz se disent également disponibles à ouvrir le dialogue avec les représentants des travailleurs aussitôt ces derniers ayant brandi la menace d'aller vers un “débrayage général”. Dans un communiqué rendu public à l'issue d'une réunion des principaux dirigeants, tenue jeudi, la direction générale de Sonelgaz accepte, en effet, sinon appelle à l'“ouverture imminente des négociations collectives au sein des sociétés du groupe pour la prise en charge des revendications contenues dans la plate-forme de la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières (FNTIEG)”. Lors de cette réunion consacrée exclusivement au “climat social” de leur société, les dirigeants du groupe Sonelgaz ont, une fois n'est pas coutume, même reconnu la “légitimité” des revendications des travailleurs. Si l'on se réfère aux dernières déclarations du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lui, qui avançait que “si je déclarais illégitimes les revendications de certains travailleurs, c'est parce que je n'étais pas en mesure de les satisfaire”. Il ne reste plus aux dirigeants de Sonelgaz qu'à satisfaire celles de leurs employés. Les travailleurs des sociétés de distribution d'électricité et du gaz de l'Est, (SDE), et celles de l'Ouest, (SDO), ayant observé un arrêt de travail la semaine dernière, ont, rappelons-le, mis en avant une large plate-forme de revendications contenant pas moins de 18 points. Elle s'articule essentiellement, sur la révision à la hausse des salaires et l'alignement de leur grille salariale sur celle de Sonatrach, la mise en application de certaines indemnités revendiquées depuis des décennies et la restructuration des instances syndicales à l'échelle nationale. Ce dernier point concerne notamment, la dissolution du syndicat actuel qui, depuis 2006, n'a cessé d'être reconduit, et son remplacement par une nouvelle structure syndicale librement élue, et la dissolution du comité de participation, (CP), et l'élection de nouveaux membres. La menace des protestataires d'aller vers un débrayage général, à partir du 12 avril, si leurs revendications ne sont pas prises en charge dans les délais fixés, a cependant, vite fait réagir la direction de Sonelgaz. Dans le compte rendu fleuve sanctionnant leurs réunions, les cadres dirigeants du groupe s'engagent “à examiner avec les partenaires sociaux représentatifs, conformément à la loi, l'ensemble des revendications, et répondre à toutes celles à caractère légitime tout en prenant en compte les conditions qui permettent la sauvegarde de la viabilité des sociétés et la sauvegarde de l'emploi”. Eux, (les dirigeants), qui se veulent “adossés à une forte tradition de dialogue social”. Farid Abdeladim