Le président sortant Laurent Gbagbo, toujours retranché dans sa résidence d'Abidjan défendue par des centaines d'hommes, n'a pas cédé un pouce de terrain vendredi, tandis que l'ONU qualifiait “d'horrifiantes” les informations sur la situation dans l‘ouest du pays. Après avoir lancé la veille un appel solennel à l'unité, Alassane Ouattara, le président internationalement reconnu, est confronté, après l'offensive éclair de ses troupes jusqu'à la capitale, à l'immense défi de rétablir la sécurité. À Abidjan, l'ambassade de France a affirmé que la résidence de l'ambassadeur avait été attaquée, pour la deuxième fois en moins de 48 heures, par des forces loyales à Laurent Gbagbo. Le camp Gbagbo a aussitôt démenti. Selon l'ambassade, la résidence a été la cible de deux tirs de mortier et d'un tir de roquette “à partir de positions tenues” par des éléments loyaux à M. Gbagbo, vendredi à 16h (heure locale et GMT). Et l'ambassade a menacé : “ La France rappelle que conformément à la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l'ONU, les Forces impartiales (mission onusienne, Onuci et force française Licorne) sont en droit de mettre en oeuvre leur mandat afin de prévenir l'usage d'armes lourdes par toutes les parties du conflit”. Mais Ahoua Don Mello, porte-parole de Laurent Gbagbo, a démenti toute attaque. À New York, le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Alain le Roy, a déclaré que les troupes fidèles à Laurent Gbagbo avaient renforcé leurs positions et étaient toujours en possession de chars et d'armes lourdes. Les forces pro-Gbagbo ne sont qu'à un kilomètre de l'hôtel dans lequel Alassane Ouattara a son quartier général, a affirmé M. le Roy, parlant à la presse après une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée à la crise en Côte d'Ivoire. Ce responsable a, par ailleurs, souligné que les Nations unies refusaient d'être impliquées dans toute stratégie visant à “couper les vivres” à Laurent Gbagbo. Charles Blé Goudé, le leader des “ jeunes patriotes” de Laurent Gbagbo, a appelé vendredi à un “dialogue inter-ivoirien”, dans un entretien à la chaîne de télévision France 24. R.I/Agences