L'assaut a été donné, samedi dernier, simultanément dans les Aurès et les Babors contre les terroristes du GIA qui infectent, depuis 1994, les maquis du triangle Bordj Bou-Arréridj-Sétif-M'sila. Dès le début de le progression des forces spéciales, samedi dernier, une vingtaine d'enfants et de femmes de terroristes se sont rendus aux militaires. Parmi les terroristes encerclés dans les Babors, figurent des éléments qui ont rejoint les premiers maquis de la nébuleuse intégriste lors de la fameuse désertion de la prison de Lambèse dans la wilaya de Batna. Selon les premiers témoignages, le maquis des Babors est l'un des foyers de subversion les plus stables. En effet, le noyau dur du groupe, et qui en fait son quartier général, n'a pas bougé des lieux depuis le début des activités terroristes, d'où le fait que c'est une véritable société qui a pris forme dans ses maquis. Par ailleurs, un important maquis terroriste, du GSPC celui-là, situé dans les montagnes des Aurès, est encerclé par un important dispositif de sécurité mis en place depuis voilà deux mois. Ce maquis est, selon une source militaire, en train de tomber entre les mains des forces de l'ANP. À partir des aveux des membres d'un réseau de soutien démantelé la fin du mois de septembre dernier, les forces de sécurité sont arrivées à la conclusion selon laquelle l'“émir” de la zone 6 du GSPC et néanmoins numéro deux de cette organisation terroriste, qui a fait parler d'elle récemment à travers la prise en otages de touristes occidentaux dans le désert algérien, se terre avec une quarantaine d'hommes dans une région frontalière des wilayas de Batna, Khenchela et Biskra. Selon des informations circulant dans la région, le lieu de retrait du numéro deux du GSPC est encerclé depuis près d'un mois par des troupes de l'ANP. Le commandement militaire à la tête des opérations aurait privilégié la capture du sinistre sanguinaire vivant. Ce dernier aurait toujours, selon ces informations, bénéficié d'une semaine pour se rendre. L'ultimatum a pris fin le week-end dernier, annonçant dès ce samedi le début de la première offensive jamais constatée depuis 1999 que mènent les forces spéciales appuyées par l'aviation et des renforts puisés de différents bastions implantés dans la région est et sud-est du pays. La progression des forces de sécurité engagées dans le ratissage est difficile, car le périmètre de repli d'El-Para est bien sécurisé. D'ailleurs, les forces combinées ont découvert, depuis, plusieurs mines. Côté forces de sécurité, on déplore la mort d'un seul garde communal qui a sauté sur une mine, jeudi dernier, au moment des derniers préparatifs de l'assaut. La bataille que livrent en ces moments les forces de sécurité aux GIA (Babors) et au GSPC (Aurès) se déroule dans de meilleures conditions par rapport aux derniers assauts effectués dans les deux régions et qui remontent à quatre années de cela. Selon une source sécuritaire, la hantise de Theniet El-Abed où de grandes pertes ont été subies par les forces héliportés l'année dernière n'est plus dans les esprits. En effet, on parle de l'utilisation lors de ce ratissage de moyens plus adaptés à la lutte antiterroriste, acquis récemment. On n'exclut pas l'utilisation de photos satellites par les analystes de l'ANP, ce qui est une des premières retombées des attentats du 11 septembre 2001 et surtout de la dernière prise d'otages organisée par El-Para dans le Sud algérien. Par ailleurs, la ville de Constantine, à l'instar d'autres grandes villes de l'est du pays, est sous haute surveillance. Il est craint des attentats sanglants que peuvent exécuter des cellules dormantes des GIA et du GSPC afin d'amener les forces de la Ve Région militaire, engagées dans cette grande bataille de l'Est, à desserrer l'étau sur les maquis des Babors et des Aurès. Au moment où nous mettons sous presse, de violents accrochages opposent les troupes de l'ANP aux terroristes du GSPC dans les maquis de la région de Khenchela. Selon les premiers témoignages, plusieurs victimes sont à signaler du côté des terroristes. M. B. M.