L'hôtel El-Riad de Sidi Fredj (Alger) abrite, depuis hier, le premier colloque international sur les sondages d'opinion et mesures d'audience. Cette rencontre, qui durera trois jours, est organisée par l'Université de la formation continue (UFC), en partenariat avec l'agence de communication et de marketing Media Sens. Pour les organisateurs, ce colloque était très attendu et devrait ouvrir de nouvelles perspectives en Algérie en la matière. Cela, d'autant que le pays a connu plusieurs mutations, ces dernières années : développement de l'économie de marché, naissance d'un marché publicitaire, entrée en force des chaînes TV étrangères et d'Internet, etc. Dans son intervention d'ouverture, le ministre de l'Enseignement supérieur a fait savoir que la problématique du sondage d'opinion est “une démarche audacieuse”, engagée par l'Université algérienne en général et l'UFC en particulier. M. Harraoubia a également invité la communauté universitaire nationale à profiter de ce séminaire, surtout de l'expérience étrangère. En marge du colloque, le ministre, interrogé sur le type de sondages dont son secteur a le plus besoin aujourd'hui, a porté son choix sur l'approche des étudiants pour “évaluer la qualité de l'enseignement et situer la valeur du diplôme universitaire.” Concernant la marche programmée aujourd'hui, par la Coordination des étudiants, il a laissé entendre qu'il n'est pas contre une telle initiative si celle-ci “apporte quelque chose de constructif au débat.” Le ministre a, en outre, évité d'entrer en confrontation avec le mouvement de protestation estudiantin, constatant à son niveau que la situation actuelle est marquée par “le retour à la normale.” De son côté, le recteur de l'UFC a soutenu que le colloque de Sidi-Fredj vise notamment la mise en place, dans notre pays, de lois sur les sondages, mais également la création d'une institution algérienne des sondages.Quant à M. Malloufi, directeur de Media Sens, la pratique des sondages d'opinion, qu'elle existe ou qu'elle ne réponde pas aux règles de l'art, est devenue un sujet important en Algérie.“Une chose est claire, c'est que le moment est venu d'en parler ouvertement et clairement, en présence des principaux concernés”, a-t-il déclaré. Le colloque international sur les sondages est diversement apprécié. D'après M. Tafer, enseignant dans un CFPA de Douéra et à l'UFC, cette initiative “sera profitable à bien des égards.” Il s'est demandé s'il existe une opinion publique en Algérie et dans le monde arabe, alors que “toute voix discordante qui s'élève subit la répression ou la prison.” M. Tafer a plaidé pour le lancement d'enquêtes et de sondages en Algérie, non sans avertir que “l'opinion publique ne doit pas être réduite aux seuls repères chiffrés.” D'autres participants, ayant requis l'anonymat, ont observé que ce premier colloque “est mal engagé.” Selon eux, le comité scientifique ne s'est pas réuni comme prévu initialement et au niveau de l'organisation de la rencontre, “les gens du métier ont été marginalisés.”