Résumé : Le printemps est là. Da Kaci qui voulait oublier la proposition de Aissa, avait évité d'aborder le sujet durant tout l'hiver. Mais le printemps pointait à peine son nez que son ami vint le retrouver, pour lui parler de sa santé florissante et de sa virilité. Da Kaci appréhendait la suite. 7eme partie Aïssa se met à rire franchement : -Mais mon ami tu divagues ou quoi ? N'importe quel homme de notre génération serait heureux de crier sur tous les toits, qu'il pourrait encore assurer à sa famille, une longue descendance. Kaci fait un geste d'impatience de sa main : -Laisse tomber tout çà, veux-tu un café ? -Bien sûr, et c'est moi qui vais le payer. -Non, je t'invite. -Plus tard, quand nous formerons une seule famille. Kaci se mordit les lèvres. Aïssa vient de remuer le couteau dans une vieille blessure. Il n'avait donc pas rêvé, ce vieillard va encore le harceler au sujet de Ghenima. Que va-t-il lui répondre cette fois-ci ? Le temps des semailles est passé, et les récoltes approchent. Ghenima ne va tout de même pas devenir femme d'ici-là avec le bon vouloir de cette brute ? Kaci tente d'esquiver le sujet. Mais tenace, Aïssa le regarde droit dans les yeux avant de lui dire d'un ton sec : -La parole d'un homme est sacrée dans nos mœurs, mon cher ami. -Qui, qui a dit le contraire ? -Ton attitude, et ton regard. Tu essayes de fuir le mien pour éviter le sujet n'est ce pas ? -Quel sujet ? De quoi veux-tu parler Aïssa ? Cette fois-ci, Aïssa lève le ton : -Ne joue pas avec moi Kaci, j'ai respecté le laps de temps prévu. Il faut se rendre à l'évidence. Ta fille Ghenima sera mienne avant la saison des récoltes. Les épis de blé sont encore verdâtres, mais ne tarderont pas à prendre une belle couleur dorée. Il sera donc temps de penser à les faucher et à les transformer en une belle semoule qui remplira les greniers et servira de rempart pour la rude saison hivernale. À cette période, Ghenima sera auprès de moi, et réchauffera mes vieux os. Kaci déglutit et se mordit la langue plus d'une fois, en tentant de trouver une réponse logique à la demande de ce vieux fou. -Je, je n'ai pas encore discuté avec ma femme et ma fille sur le sujet. Donne–moi encore quelques jours, et je te promets de te donner une réponse. Aïssa n'était pas né de la dernière pluie. Il connaissait bien Kaci, et avait compris depuis longtemps que ce dernier cherchait à gagner du temps, afin de trouver l'argument logique à une réponse négative de sa part. Mais bien pris qui croyait prendre. Aïssa sentait sa patience s'épuiser. Il avait eu tort d'attendre aussi longtemps. Il ressentait encore en lui-même, ce froid glacial qui pénétrait dans les profondeurs de son être et qui ne l'avait plus quitté depuis que ses yeux s'étaient posés sur Ghenima. Devant le regard haineux de Kaci, il devint agressif et donna un coup de poing sur la table en bois : -On ne me la fait pas à moi, Kaci. Ghenima est ma promise. Depuis quand demande t-on l'avis des femmes pour accorder la main de sa fille ? N'est-il pas honteux de ta part de me balancer comme çà une réponse qui n'a rien de cohérent avec nos mœurs ? Veux–tu devenir la risée du village, Kaci ? Le seul responsable de famille, que je sache, est bien toi n'est-ce pas ? Ou bien …. (À suivre) Y. H.