Resté longtemps muet sur la question, le chef de l'état a fini par lâcher du lest en annonçant, enfin, la dépénalisation du délit de presse. Bien sûr, cette décision n'est pas pour déplaire aux professionnels des médias. Ces derniers l'accueillent avec “soulagement”. Contacté par téléphone hier, le Dr Brahim Brahimi, spécialiste du droit de l'information et, néanmoins, directeur de l'école nationale supérieure de journalisme et des sciences de l'information et de la communication, qui en a fait, pendant longtemps, son cheval de bataille, juge qu'en dépénalisant le délit de presse, le chef de l'état vient de sauter le verrou du blocage de la liberté d'expression et de la presse. “Désormais, c'est le principal acquis concret”, a-t-il convenu, rappelant, au passage, que le dernier amendement du code pénal allait à l'encontre de la liberté de la presse. Pour consolider cet acquis, le Dr Brahimi suggère l'instauration d'une loi sur la liberté d'expression, et non pas son intégration dans le code de l'information. Dans la foulée, il réitère, par ailleurs, son appel à l'ouverture du champ audiovisuel. Pour lui, l'annonce du chef de l'état concernant la création des chaînes thématiques reste “insuffisante” dans la mesure où l'Algérie accuse déjà un énorme retard dans ce domaine. “Aujourd'hui, il ne suffit pas d'ouvrir des chaîne familiales, ou d'amis. Il est temps d'ouvrir le champ audiovisuel à tous les opérateurs (privés), mais en tenant compte des expériences tunisienne et marocaine. La solution doit être maghrébine (…)”, suggère-t-il. Le Dr Brahimi appelle, en outre, à la mise en place d'une nouvelle loi sur les sondages à même de donner de la “crédibilité” aux élections, mais aussi pour “neutraliser les partis politiques extrémistes, racistes”. Cette loi, dit-il, permettra également plus de crédibilité aux agences privées des sondages.