Le député du Rassemblement pour la culture et la démocratie, Nordine Aït Hamouda, a animé hier un meeting populaire à l'intérieur de la salle de cinéma Le Maghreb de Draâ-El-Mizan, à 40 km au sud de Tizi Ouzou, devant une assistance nombreuse. D'emblée, l'orateur abordera le discours à la nation du président Bouteflika. “Au moment où il veut nous faire croire que la paix est revenue, la riposte ne s'est pas fait attendre par un attentat contre des militaires à Tizi Ouzou”, a-t-il déclaré. Pour le conférencier, “ce qui n'a pas été fait pendant quarante ans par ce pouvoir ne sera pas réalisé en quatre ans”. En abordant la question du retour de l'Algérie sur la scène internationale, il dira que toutes les ambassades des grands pays n'ont plus confiance dans ce pouvoir. S'agissant des élections libres et démocratiques évoquées par Bouteflika, Nordine Aït Hamouda a affirmé que tant qu'il y aura ce pouvoir, il n'y aura pas d'élections libres et démocratiques dans ce pays. “C'est pour la première fois qu'une loi (celle sur les communes) ait connu plus de trois cents amendements. C'est dire que le maire n'aura plus de prérogatives”, a-t-il expliqué, avant d'évoquer la révision des lois sur les partis, sur les élections et sur les assemblées élues. Parlant des mouvements de protestation, de la corruption à grande échelle en citant l'affaire Khalifa et d'autres scandales, le député a souligné : “jamais l'Algérie n'a été aussi riche que durant la période de Bouteflika, mais de l'autre côté, jamais le peuple n'a été aussi pauvre.” Le premier ministre, Ahmed Ouyahia, n'a pas été laissé en reste. “C'est un stalinien !” clamera-t-il. Nordine Aït Hamouda n'a pas également épargné Hocine Aït Ahmed et son premier secrétaire. “On se demande comment ces deux hommes s'acharnent-ils contre notre parti alors qu'ils volent au secours de Mehri ?” s'est-il demandé. Et d'ajouter : “dans sa lettre, Mehri écrit : “Comment sortir l'Algérie de la crise ?'' Pourtant, il est un grand acteur de cette crise et Aït Ahmed le soutient au moment où ce dernier dit que nous faisions des footings à Alger.” Quant au jugement des présumés assassins de Lounès Matoub, Aït Hamouda a considéré qu'il était “inadmissible que des présumés assassins de Matoub Lounès soient maintenus dix ans sans jugement. C'est le pouvoir qui manipule cette affaire pour des fins purement politiques”. “Au moment où de grands bouleversements se déroulent devant nos yeux, le pouvoir continue à mater les soulèvements de médecins, d'étudiants et de toutes les corporations”, poursuivra-t-il, avant de conclure par cette phrase : “Le président américain l'a très bien dit dans son discours à Accra (Ghana) : Tous les régimes dictatoriaux vont tomber. L'heure a sonné, le nôtre ne va pas tarder à subir le même sort que les autres.”