Les partis tentent d'occuper le terrain au maximum. Au menu, meetings, rencontres et débats menés par les ténors régionaux avant l'arrivées des grosses cylindrées. “Le courage de dire, la force d'agir, la volonté de construire”. Le slogan de campagne du RCD attire des badauds devant le siège communal du parti. À l'entrée, un grand poster de Saïd Sadi et des portraits des candidats à l'APW de Tizi Ouzou occupent la moitié du tableau d'affichage. En bas, l'adresse d'un site Internet conçu spécialement pour les partielles du 24 novembre. À l'intérieur de la salle d'où fusent à longueur de journée des chansons de Matoub Lounès, de Ferhat M'henni et d'Aït Menguellet, des groupes de jeunes font le tour des listes électorales collées au mur. À chacun son commentaire. Quatre jours après le début officiel de la campagne électorale, le RCD, qui participe avec 47 listes APC et une autre pour l'APW, ne lésine sur aucun moyen pour se rapprocher des électeurs. Depuis quelques jours déjà, les responsables locaux du parti ont entamé un long travail de proximité. Des rencontres avec la population sont prévues dans plusieurs localités de la wilaya. Samedi, une conférence a été animée par Me Saheb Hakim à Béni Douala. Une autre conférence a été organisée, hier, dans la même localité. Elle a été animée par Mohand Ikharbane, candidat à l'APW. Aujourd'hui, lundi, c'est Hamid Lounaouci, membre de l'exécutif national du RCD, qui est attendu à Tizi Ouzou où il animera un meeting au théâtre Kateb-Yacine, à 15h. De son côté, Salah Brahimi, un autre responsable du parti, est attendu à Aït Aïssa Mimoun, daïra de Ouaguenoun, pour une conférence-débat. Pour la clôture de la campagne, le programme tracé prévoit une grande sortie publique de Saïd Sadi au chef-lieu de wilaya. Même si l'opération d'affichage n'a pas encore ciblé tous les sites réservés à cet effet, le RCD compte sillonner les 47 communes dans lesquelles il est présent pour cette échéance électorale. Participant avec 63 listes communales et une autre pour l'assemblée de wilaya, le FFS entame timidement la campagne. M. Brahimi, responsable de la section ad hoc de Tizi Ouzou, s'explique : “Les choses sérieuses vont commencer dès l'installation d'un directeur de campagne. Pour l'affichage, ce sera pour ce soir (dimanche, ndlr).” Pour sa campagne de proximité, le parti de Hocine Aït Ahmed a ciblé, dimanche, le versant est de la wilaya. D'autres communes devaient être visitées hier par les candidats du FFS qui privilégient les sorties de proximité. “Pour aller vers des meetings, il faut quelque chose de consistant”, explique M. Brahimi. Contrairement au FFS, tout est prêt au FLN. Le siège de la mouhafadha ressemblait à une véritable ruche, hier, à la mi-journée. L'ex-parti unique a mis les bouchées doubles pour reconquérir le pouvoir local. Le FLN a animé trois meetings à Aïn Zaouia, Aït Aggouacha et Abi Youcef. Ce lundi, cinq autres rencontres sont prévues à Makouda, Souama, Béni Yenni et Aït Aggouacha. Abdelaziz Belkhadem est attendu entre le 19 et le 21 novembre. Il animera un meeting, probablement à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Le secrétaire général du parti devrait se rendre également à Draâ El Mizan, Béni Yenni pour y rencontrer la population en présence des candidats qui auront à défendre leurs programmes. “Nous avons mobilisé tout le monde (ministres, députés, membres du conseil national du parti, cadres, anciens responsables) pour réussir cette campagne. À cet effet, nous avons programmé 130 rencontres à travers toute la wilaya”, fera remarquer Ali Seddiki, président de la commission provisoire de restructuration du FLN à Tizi Ouzou, que nous avons rencontré, hier, au siège de la mouhafadha. Optimiste ? “Très optimiste”, répond avec un large sourire ce membre de la direction centrale du parti. “Nous allons prouver que le FLN est toujours présent. À travers notre participation à cette élection, nous voulons voir la Kabylie retrouver sa stabilité. La région a trop souffert de l'isolement dans lequel on a voulu la confiner. Il est temps qu'elle retrouve la sérénité pour qu'elle ne soit plus prise en otage à l'avenir”, ajoutera-t-il. Même détermination chez le RND qui participe avec 41 listes APC et une liste APW. Le chef de cabinet du RND, Abdesselam Bouchouareb, et Mohamed-Tahar Bouzghoub ont présidé avant-hier, à l'école hôtelière de Tizi Ouzou, une rencontre qui a regroupé les candidats du parti aux élections partielles. Le “conclave” a été mis à profit pour donner aux présents des orientations concernant le déroulement de la campagne. “Notre participation avec 41 listes APC et une liste APW est une performance car le RND était faiblement présent dans la wilaya de Tizi Ouzou”, a indiqué M. Bouchouareb. Dévoilant “l'angle d'attaque” du programme de son parti, il estimera que le discours des animateurs de meetings doit être essentiellement axé sur les préoccupations directes du citoyen, car “l'objectif de toute activité politique est ses retombées sur le vécu quotidien du citoyen”. À Tizi Ouzou, le RND a tracé un programme d'activité ambitieux pour toucher l'électorat. Quatre meetings sont prévus aujourd'hui à Larbaâ Nath Irathen, Aït Oumalou, Bouzeguène et Aït Yahia Moussa, dans la région de Draâ El-Mizan. “Même là où on n'est pas présents, nous avons prévu des sorties”, dira M. Mokadem, député et responsable local du parti. Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, animera un meeting à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, le 24 novembre, pour clôturer la campagne électorale. Le MSP, le PT et les indépendants “s'échauffent”, eux aussi, en prévision de ce mini-mandat de 18 mois. A. T.