Dans le cadre de la célébration du Printemps berbère, le MCB a inauguré, hier, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, tout un cycle de conférences-débats, d'expositions et de projections vidéo portant sur les évènements d'Avril 80, mais aussi sur le Printemps noir. C'est ainsi qu'une foule nombreuse a assisté, hier matin, à une première séance de vente-dédicace animée par Nordine Aït Hamouda et Djaffar Benmesbah, co-auteur du livre intitulé Assassinat de Matoub : vérité, anathèmes et dérives. En cours d'après-midi, les mêmes auteurs devaient animer une conférence-débat sur leur livre. Si la petite salle de conférences de la Maison de la culture s'est avérée trop exiguë pour une assistance aussi nombreuse, ce que les deux conférenciers ont d'ailleurs tenu à soulever, il est utile de souligner que de nombreux citoyens, parmi lesquels des militants du RCD, mais aussi quelques sympathisants du FFS, ont tenu à ne pas rater ce rendez-vous pour en savoir davantage sur l'assassinat de Matoub. “C'est pour lutter contre la rumeur, ce mal qui ronge, que j'ai tenu à écrire ce livre aux côtés de Nordine Aït Hamouda”, dira d'emblée Djaffar Benmesbah, journaliste bien connu et co-auteur de cet ouvrage. De son côté, Nordine Aït Hamouda évoquera les raisons qui l'avaient poussé à écrire ce livre sur l'assassinat de Matoub. “J'ai beaucoup souffert de la mort de Matoub et surtout des accusations portées contre moi”, dira l'ex-député du RCD. “Par le biais de ce livre, j'ai tenu à répondre à toutes les attaques et les méchancetés portées contre moi sans intention de polémiquer, mais j'ai tenu aussi à apporter quelques vérités avec toute la rigueur qui s'impose même si je me suis finalement limité à étaler les témoignages les plus importants et ce, par manque d'espace dans cet ouvrage”, dira encore Nordine Aït Hamouda qui regrettera d'ailleurs que des accusations tout aussi graves aient été déjà portées contre lui, lors du kidnapping de Matoub par le GIA. Tout en annonçant la parution d'un prochain ouvrage sur le terrorisme, Nordine Aït Hamouda a tenu à rappeler avec beaucoup de fierté tout le combat qu'il avait mené à la tête des “Patriotes qui ont combattu jour et nuit les hordes terroristes dans les montagnes de Kabylie”, mais il s'est déclaré hautement responsable de tous les écrits avancés dans son livre. “Je lance un défi à tous ceux que j'ai cités nommément dans le livre pour démentir toutes mes révélations en public ou dans un tribunal”, devait lancer Nordine Aït Hamouda à la foule avant de répondre à quelques questions s'articulant essentiellement autour de l'assassinat de Matoub. Enfin, il est à noter qu'une table ronde sera animée, cet après-midi, par d'anciens détenus de 1980 à Berrouaghia, tels que Saïd Sadi, Mouloud Lounaouci, Arezki Abbout, Idir Ahmed Zaïd, Ahmed Aggoun et bien d'autres figures bien connues du combat identitaire de la première heure. M. H. Journées d'étude sur l'enseignement de tamazight Boycott à Tizi Ouzou L'Association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou a décidé de boycotter les deux journées d'étude sur l'enseignement de tamazight qu'organise le ministère de l'Education nationale, les 26 et 27 avril, au lycée Abane-Ramdane (chef-lieu de wilaya). La décision a été prise à la suite d'un compte-rendu présenté, jeudi dernier, au cours d'une assemblée générale des enseignants de tamazight, par le bureau de l'association concernant la réunion tenue avec des représentants du ministère de l'éducation nationale le 13 avril écoulé. Dans une déclaration diffusée vendredi, l'association a exprimé son “regret de constater encore une fois que les différents responsables de l'éducation nationale se contentent de nous gaver de promesses après huit longues années d'exercice”, en appelant le Haut commissariat à l'amazighité à user de ses prérogatives pour “débloquer une situation dramatique”. La revendication principale de l'association concerne la promulgation d'un statut pour les enseignants de tamazight, qui sont classés soit comme “ouvriers professionnels” ou comme “agent de l'éducation suivant un décret exécutif d'intégration”, selon la même source.