Une marche pour revendiquer des changements politiques et l'amélioration des conditions sociales des populations marocaines a été organisée, dimanche en fin d'après-midi, dans la ville de Salé (près de Rabat), a-t-on constaté sur place. Regroupant quelque 2 000 personnes, cette marche, qui a eu lieu dans le quartier populaire d'El-Qaria, a été initiée par le mouvement “Jeunes du 20 février” qui revendique depuis deux mois des changements démocratiques “profonds” à travers notamment l'instauration d'une monarchie parlementaire, la dissolution du Parlement et la démission du gouvernement. “Non au despotisme”, “non à la corruption”, “pour une vie dans la dignité” et “pour une vraie Constitution digne de ce nom” ont été parmi les slogans scandés par les manifestants lors de cette marche qui a été perturbée par une vingtaine de contre-manifestants qui craient “Vive le roi”. Questionné sur l'organisation de cette marche à Salé, ville voisine de Rabat, Mohamed El-Moussayir, un membre du mouvement a indiqué à l'APS que “les jeunes voulaient porter la revendication au sein des quartiers pauvres pour les sensibiliser sur l'importance des changements au Maroc”. “Nous devons toucher plus de gens, surtout dans les quartiers populaires et les quartiers insalubres, car leurs problèmes sont les nôtres et nos revendications les concernent tout autant”, a-t-il dit. Depuis le 20 février, plusieurs marches, rassemblements et sit-in sont organisés dans plusieurs villes du Maroc pour réclamer des changements dans tous les secteurs de la vie politique, économique et sociale. Des marches sont prévues, dimanche 24 avril à travers le pays, à l'appel du mouvement “Jeunes du 20 février” soutenu par des dizaines d'associations et d'organisations de la société civile. Par ailleurs, des dizaines de militants du Comité marocain pour le suivi du mouvement des “Jeunes du 20 février”, se sont rassemblés, dimanche à Paris, pour exprimer leur rejet des réformes annoncées par le roi du Maroc le 9 mars dernier. Ces mesures, ont-ils dit, dans leur appel, sont “insuffisantes et ne répondent nullement aux revendications légitimes” exprimées par le peuple marocain. Cette action, la cinquième du genre engagée par le comité pour exiger de “véritables réformes démocratiques” dans le pays, intervient dans le sillage d'autres rassemblements tenus le même jour au Maroc. Scandant des slogans appelant aux changements, les manifestants, des jeunes en majorité, ont dénoncé le contenu de l'agenda de réformes décidées par le roi du Maroc, de même que la “panne” constatée dans le fonctionnement des institutions marocaines. Dans une déclaration lue par le coordonnateur du comité, Djaît Mohammed, ils réclament, entre autres, “une Constitution démocratique qui reflète la vraie volonté du peuple”, “la dissolution du gouvernement et du Parlement”, “la mise en place d'un gouvernement transitoire”, “une justice indépendante et équitable”, “le jugement des personnes impliquées dans la corruption” et la “libération des prisonniers politiques”. Ils demandent également “le plein emploi dans la Fonction publique des diplômés chômeurs”, “la garantie d'une vie digne aux Marocains en réduisant la cherté de la vie et en augmentant les salaires minimum ainsi que des services sociaux de meilleurs qualité accessibles à tous les citoyens”. “Notre comité qui regroupe plusieurs associations, partis politiques et personnalités qui adhèrent aux revendications du mouvement des jeunes du 20 févier, continuera à se mobiliser pour réclamer plus de justice, de liberté et de démocratie et pour l'instauration d'un véritable Etat de droit au Maroc”, a indiqué à l'APS, le secrétaire général de l'Association des droits de l'Homme au Maroc, Ahram Ayad.