L'Association des clubs professionnels (ACP) n'a pas changé d'un iota sa position par rapport à sa dernière réunion tenue jeudi passé à Alger où il a été décidé de boycotter le championnat. Les 32 clubs des Ligues 1 et 2 ont décidé à l'unanimité de remettre les licences au secrétariat de l'ACP dès aujourd'hui pour dénoncer le refus des pouvoirs publics de procéder à l'application des mesures d'accompagnement des clubs professionnels. Le président de l'ACP, Mahfoud Kerbadj, nous a révélé hier que la réunion d'aujourd'hui est maintenue et que les clubs vont passer à l'acte. “Cette réunion est maintenue. Depuis notre dernier conclave de jeudi, on n'a rien vu venir à part un coup de téléphone de la part des responsables du MJS, m'annonçant le déblocage prochain de 2,5 milliards de centimes pour les 32 clubs. Chose que nous avons rejetée. On exige l'octroi de 5 milliards comme convenu au départ pour les trois prochaines années. Je peux vous dire que le boycott ne concerne pas uniquement la prochaine journée prévue ce week-end, mais tout le championnat jusqu'à la fin de cette saison, et ce, jusqu'à l'aboutissement de toutes nos revendications”, nous dira-t-il. Et de dénoncer : “On en a ras-le-bol de vivre que sur les promesses. Nous avons trop patienté. Il est temps pour que les choses bougent et sérieusement. 90% des clubs sont asphyxiés financièrement. Un jour ou l'autre, nous allons tous mettre la clé sous la paillasson. On ne peut plus vivre comme ça. D'un côté, on nous dit qu'on n'ouvre pas droit aux subventions étatiques car nous sommes devenus professionnels, selon les textes des clubs, alors qu'il n'y a rien de concret.” Pour sa part, le directeur général des sports au MJS, Hocine Kennouche, se dit surpris par cette mesure et appelle à la raison. “Je ne vois pas où est la différence entre 2,5 milliards de centimes en 5 ans, ou 5 milliards de centimes en 3 ans, c'est la même chose. Pourquoi les présidents de club n'apportent pas leur contribution en patientant encore quelques jours ? On est sur le finish, ils n'ont pas le droit d'abandonner comme ça. Le ministre a fait de son mieux, mais il ne peut pas faire tout ça seul. Le MJS a fait avancer les choses d'une manière très remarquée. En football, il y a toujours un caillou dans la chaussure. On nous pose maintenant ce gros caillou. On peut toujours trouver des solutions, même pour les 2,5 et 5 milliards de centimes, on est là pour aider et accompagner les clubs dans leur démarche. Sincèrement, ça ne mérite pas tout ça. Je crois et souhaite que le bon sens finira par l'emporter”, dira le cadre du MJS dans une déclaration faite hier à Liberté. Il est donc clair que le bras de fer entre les deux parties est enclenché, il reste maintenant à connaître la position de la LNF et la FAF par rapport au boycott que décideront aujourd'hui les 32 clubs professionnels qui ne cessent depuis quelques mois à revendiquer l'application des mesures prises lors du conseil interministériel en faveur du dossier de professionnalisme lancé cette saison par les hautes autorités de l'Etat.