Preuve à l'appui, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a mis en pièces l'argumentaire déroulé hier par la wilaya d'Alger pour se disculper du refus d'une salle à un parti légal pour y organiser une activité. Dans une mise au point destinée aux journaux ayant rapporté cette information, la wilaya a assuré n'avoir “reçu à ce jour aucune demande de réunion publique émanant du parti RCD”. “Hormis la salle Harcha, dont les gradins sont en phase de réfection et de confortement, toutes les salles de la wilaya d'Alger sont mises à la disposition des partis politiques et autres associations qui en feront la demande dans les formes et les délais requis”, insiste le cabinet de la wilaya. Cette dernière rappelle qu'elle avait “instruit les gestionnaires des espaces publics sportifs et culturels (…) à l'effet de faciliter aux demandeurs, partis politiques et associations, l'utilisation, à titre gracieux, de ces salles et complexes”. Mieux encore, “une correspondance du cabinet du wali d'Alger, datée du 19 avril 2011, a été adressée à ce parti pour marquer la disponibilité des services compétents de la wilaya pour traiter la demande qui en serait faite avec toute la diligence voulue”, ajoute le cabinet. De son côté, le RCD a démonté une à une les explications de la wilaya d'Alger en accusant celle-ci de recourir “à des contre-vérités et des manipulations indignes d'une administration publique”. Il assure qu'il a “adressé une demande à l'OCO le 13 avril 2011 pour y organiser un meeting le 7 mai” non sans rappeler que “les demandes de réunions doivent d'abord être soumises à l'administration responsable du site où doit se dérouler la manifestation. Ce n'est qu'après accord de la structure concernée que la wilaya est saisie pour suite à donner”. Sûr de son fait, le RCD enfonce le clou en soutenant que “le refus du meeting du 7 mai a été notifié au RCD par l'administration de la coupole après deux réunions tenues au ministère de la Jeunesse et des Sports”. Précision : les copies de la demande du RCD ainsi que la réponse de la direction de la coupole sont rendues publiques par le parti de Saïd Sadi. Concernant la salle Harcha, le RCD persiste et signe : elle lui a été tout bonnement refusée car, explique-t-il, “aucun travail de réfection n'est programmé pour le mois de mai”. Le RCD conclut à des divergences entre deux clans du pouvoir concernant “l'analyse et le traitement à réserver au climat politique et social qui mine le pays”. “Le clan sécuritaire veut jouer de la répression et de la censure (…) L'autre segment privilégie le noyautage ou la provocation des initiatives de l'opposition pour essayer de disqualifier sa crédibilité et sa capacité de mobilisation”, explique-t-il, non sans considérer que “ces pitoyables télescopages donnent toute la mesure du délabrement de l'Etat et de la violence des contradictions qui ébranlent le sérail”. Et au RCD de réitérer une conviction maintes fois exprimée, à savoir que “les reclassements claniques ne sont pas la solution mais le problème en Algérie”.