Y a-t-il des autorités dans la wilaya de Blida pour mettre le holà à une anarchie indescriptible dans cette localité réputée être la Mecque du commerce informel. Contrairement aux autres villes qui ne cessent de présenter un meilleur cadre de vie aux citoyens, la ville de Beni Tamou, à 7 km au nord du chef-lieu de la wilaya, évolue dans l'anarchie en matière d'urbanisme et d'environnement. Des revendeurs de ciment, de bois, de sable et de fer à béton, imposent leur diktat avec des masses de sable et autres produits de construction au bord de la route. Devant cet état de fait, les responsables locaux se distinguent par leur silence et leur indifférence. “La poussière est devenue notre ratio alimentaire quotidien, cela sans parler de l'état des routes qui sont impraticables. On a honte lorsqu'on accueille des proches. Pourquoi, ailleurs, on ne lésine sur aucun effort pour rendre la ville plus agréable et ce, en effectuant des décors artistiques, des bordures de trottoir, des fontaines d'eau, des stèles, de l'éclairage public, en fait tous les moyens pour que le citoyen éprouve cette envie de rester dans sa localité”, estime R. Yacine, un habitant de Béni Tamou, qui fuit cette ville pendant toute la journée et y revenir le soir chez lui pour dormir. Il faut dire aussi que la ville de Béni Tamou est devenue la “Mecque” du commerce informel. Du côté de la route qui mène à Oued Alleg, les revendeurs de produits d'alimentation générale en gros et ceux des matériaux de construction se disputent le moindre mètre carré sur une route déjà très étroite. Sur la route menant à la localité de Beni Salah, on trouve des mécaniciens qui réparent des voitures carrément sur la chaussée. Les revendeurs de fruits et légumes et les points de vente de matériaux de construction provoquent une circulation interminable. Sur la route qui relie Béni Tamou à Béni Mered, la population respire, malgré elle, une odeur nauséabonde que dégage une décharge publique sauvage. Les eaux usées du réseau de la ville de Blida, qui arrivent jusqu'à Béni Tamou, constituent un autre danger écologique pour les habitants de cette cité qui ne savent plus à quel saint se vouer pour éviter l'nfection de leishmaniose. “Tout ce que nous demandons, c'est un cadre de vie acceptable, loin de cette anarchie indescriptible. Il est inadmissible de voir sur la route principale de la ville, une pharmacie installée à côté d'un local où on vend les matériaux de construction. Pis encore, une boucherie se trouve à côté d'un mécanicien, ou une brocante et autres commerces”, fait remarquer le vieux Salah, qui invite les services de la DCP à mettre de l'ordre dans le commerce. Par ailleurs, les habitants de Béni Tamou dénoncent le diktat des transporteurs qui activent avec un matériel roulant usé et défaillant. Ils exigent un renforcement de la ligne Beni Tamou-Blida par les bus d'entreprise du transport urbain de Blida (ETUB), car, pour eux, c'est une entreprise fiable, sérieuse, ponctuelle et qui respecte le citoyen. Devant ce constat amer, les habitants de la ville de Béni Tamou, exigent l'embellissement de la ville en commençant d'abord par goudronner la route principale, la plantation des arbres, l'interdiction aux engins d'emprunter la route principale de la ville et mettre fin aux commerces anarchiques.