Résumé : Kamélia est restée figée jusqu'au retour de son mari. Ce dernier est surpris par sa réaction. Kamélia qui refuse d'être coupée des siens, a décidé que tout est fini entre eux, rien de ce qu'il fera ne le rachètera… 6eme partie Les prières de Brahim, ses excuses n'arrêtent pas Kamélia. La colère a pris le pas sur la raison. Elle lui en veut et ne lui pardonnera jamais d'avoir tenté de l'isoler à jamais de sa famille. Rien ne la touche, pas même quand il s'agenouille et s'agrippe à sa jupe comme s'il en dépendait de sa vie. La jeune femme trouve que sa valise est encombrante et prend un sac de voyage. Brahim avait fini par baisser les bras et la regarde arrêter un taxi. Il sait qu'elle n'ira pas loin. Elle n'avait pas d'argent sur elle. Kamélia ne s'en rend compte qu'une fois arrivée à l'arrêt des cars de longs trajets. - Comment ça, vous n'avez rien ? s'emporte le chauffeur du taxi. - J'ai oublié mon portefeuille, ment-elle, je vous prie de m'excuser. - Donnez-moi mon dû et vous le serez, rétorque t-il. Je ne fais de course-cadeau, je vous ramène chez vous, décide-t-il, nullement prêt à lui céder la course. Là où je vous ai prise. - Non, emmenez-moi au vieux quartier ! Kamélia n'a pas le choix. Elle se rend chez ses beaux-parents. Maria fronce les sourcils en la découvrant sur le seuil de la porte. - Qu'est-ce qui t'amène ? Mais tu es seule ! constate t-elle en regardant dehors. Où est mon fils ? - Donne-moi cinquante dinars, la prie- t-elle en rentrant à l'intérieur de la maison. Le taxieur va me faire un scandale si je le fais attendre ! - Mais pourquoi es-tu venue sans mon fils ? l'interroge Maria en allant chercher son porte-monnaie pour lui remettre la somme qu'elle lui avait demandée. Tiens ! Presse-toi de rentrer. - Merci, dit Kamélia avant d'aller trouver le taxieur qui n'y croyait plus. - Enfin ! soupire t-il. J'espère ne plus avoir affaire à vous ! Kamélia ne peut que le comprendre. Lorsqu'elle rentre à la maison, sa belle-mère veut des explications. Elle ne comprend pas ce qui se passe, mais elle doute qu'il y a querelle entre son fils et sa belle-fille. Celle-ci est pâle et ses yeux larmoyants témoignent de sa peine. Maria connaît son fils et son mauvais caractère. - Qu'a-t-il encore fait ?l'interroge t-elle. - Grand-père est souffrant et d'après maman, il n'en a plus pour longtemps, lui apprend la jeune mariée en larmes. Brahim ne veut pas m'y emmener ! - C'était sûrement une plaisanterie, soupire la belle-mère. Brahim a un humour du mauvais goût. Il aurait suffi que tu insistes, il aurait fini par accepter ! - J'avais décidé de partir à Chlef mais je n'ai aucun sou, lui confie Kamélia. Je n'ai rien à faire avec lui… Il était sérieux quand il disait qu'il me priverait des miens ! - Il veut tout être pour toi, dit la mère. Mais il doit savoir maintenant que c'est impossible, en tout cas ma fille, tu as bien fait de venir ici ! Que serait-il advenu si tu étais partie chez tes parents ? Brahim l'aurait très mal pris. Tu as bien fait de venir ici, répète t-elle, visiblement soulagée. Dis-moi ! Est-ce que tu prends la pilule ?veut t-elle savoir. - Non ! Pourquoi me poses-tu cette question maintenant ? rétorque la jeune mariée. - Je ne te laisserais pas partir si tu es enceinte, l'avertit sa belle-mère. Jamais ! Je t'emmènerais voir un médecin tout à l'heure. S'il y a quoi que ce soit, je te garderais près de moi, je ne te pardonnerais jamais de nous priver de mon premier petit-fils ! - Mais je ne suis pas enceinte ! crie Kamélia. - Tu n'en sais rien ! réplique sa belle-mère en passant un manteau sur sa robe d'intérieur. Mais on en aura le cœur net dès aujourd'hui ! Allez viens, ne perdons pas de temps ! (À suivre) A. K.