Le célèbre cinéaste Park Chan-Wook a présenté en janvier un court métrage de trente minutes entièrement tourné avec un I-Phone 4, et depuis 6 ans, les films tournés avec le téléphone portable ont leur propre festival en France, le Mobile Film Festival, et désormais va être créé le Yallah mobile film festival qui pourrait se tenir au Maroc. “Le Yallah Mobile Film Festival est avant tout un site web, qui sera ouvert à partir de la fin avril, et qui offrira un espace de parole pour tous les réalisateurs, les créateurs qui voudront nous raconter leur Printemps (arabe, ndlr), leur vie avec cette nouvelle liberté, leur quotidien avec ou sans dictateur. Ce projet, nous avons choisi de le lancer sans sponsor, sans soutien financier. C'est un projet totalement bénévole pour participer à notre manière à l'un des plus grands événements planétaires de ce XXIe siècle : des millions de personnes accédant petit à petit à la liberté”. Programme ambitieux annoncé sur le site fr.mobilefilmfestival.com. Créé en 2005, le Mobile Film Festival présente plus de cinquante courts métrages d'une minute. Selon son créateur Bruno Smadja, le festival a avant tout pour vocation de faire émerger de nouveaux artistes. Un festival évident Pour Bruno Smadja, l'apparition des caméras mobiles l'a convaincu que ce moyen est comme l'a été le 16 mm pour la nouvelle vague, la nouvelle révolution technologique du cinéma qui est avant tout un art industriel, l'accessibilité à cette technologie fait sauter le problème majeur pour tous les réalisateurs de courts métrages : la contrainte économique. “Avec le mobile, ces contraintes disparaissent, tout en maintenant les caractéristiques d'un vrai film, une histoire, une direction d'acteurs, un montage ...” Une sélection cinématographique “ Les cinquante films en sélection officielle sont choisis pour leurs qualités cinématographiques. Ils font tous preuve de cette démarche. On ne peut pas faire croire qu'il suffise d'un portable pour devenir réalisateur, c'est un leurre marketing. De même que l'ordinateur n'a pas fait de tout le monde un écrivain, ou que le polaroïd ne fait pas de nous un photographe, ce n'est pas parce que je fais des images avec mon chien ou mes enfants que je suis un cinéaste ! Il faut non seulement avoir des choses à dire, savoir les écrire et les restituer en images” précise Bruno Smadja, qui ajoute que la restriction d'une minute par film “contraint aussi les réalisateur dans leur création, afin de les inviter à mieux écrire leurs histoires pour les rendre plus fortes.”