La tradition est désormais bien assise : l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou organise, à l'occasion du 31e anniversaire du Printemps berbère, le 3e Salon national de l'artisanat, du 24 au 28 avril, à la salle omnisports Saïd-Tazrout de Tizi Ouzou. 71 participants venus de 19 wilayas ont été enregistrés pour cette troisième édition, en plus de 5 associations qui participent également à cet événement organisé en partenariat avec la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM), la DJS, l'Odej, l'Opow, la DE (Direction de l'éducation) et l'association Amusnaw. Des artisans sont venus de plusieurs wilayas, comme Khenchela, El-Oued, Tamanrasset, Adrar, etc. La cérémonie d'inauguration s'est déroulée, dimanche, en présence du président de l'APW, Mahfoud Belabbas, et du wali de Tizi Ouzou, Abdelkader Bouazghi. Ce dernier s'est enquis de la situation de nombre d'artisans qui ont eu à exposer les contraintes qu'ils rencontrent dans l'exercice de leur métier. MM. Bouazghi et Belabbas ont prêté une oreille attentive aux doléances des artisans participants, dont la moitié émarge à la Cam de Tizi Ouzou. Celle-ci affiche un tableau de bord de quelque 12 000 adhérents représentant toute la nomenclature des métiers de l'artisanat, mis à part la dinanderie. Parmi les activités retenues par la nomenclature officielle, l'artisanat traditionnel reste le parent pauvre. Il risque tout simplement de disparaître du fait que les artisans qui pratiquent encore les métiers de l'artisanat traditionnel sont de moins en moins nombreux. En outre, le manque de matière première est un véritable casse-tête chinois aux artisans qui s'efforcent de sauvegarder un patrimoine en déperdition. C'est le cas de la vannerie, de la tapisserie et du bijou. Matière indispensable dans la vannerie, le rotin est aujourd'hui importé. En plus de sa rareté, son prix de vente donne des vertiges aux artisans les plus téméraires. Les pouvoirs publics étudient la possibilité de le produire localement en Algérie, notamment dans les zones humides comme El-Kala, nous explique-t-on. En dépit de nombreuses contraintes, la vannerie de Aïn Meziab, commune de Tizi Ouzou, est devenue un label qui a pignon sur le marché. Pour leur part, les artisans bijoutiers vivent le calvaire à cause du manque de matériaux de travail, à l'image de l'argent, des émaux et du corail. à titre d'exemple, le corail est toujours frappé d'interdiction de pêche en Algérie. C'est pourquoi la tension sur certains matériaux est perceptible sur le marché. L'intervention de l'état est souhaitée par les artisans qui soulignent qu'un soutien agissant des pouvoirs publics est à même de sortir de l'ornière des métiers, porteurs de savoir-faire ancestral, qui ont traversé l'histoire. C'est là le plaidoyer du président de l'APW et du wali de Tizi Ouzou.