La seconde édition du Salon national de l'artisanat organisée par l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou, qui se tient depuis jeudi à la salle Saïd-Tazrout dans le cadre des festivités commémoratives du 30e anniversaire du printemps berbère, constitue une opportunité aux artisans qui prennent part à ce rendez-vous annuel de vulgariser leurs produits, dont certains trouvent des difficultés d'écoulement sur le marché national. Inauguré par le wali de Tizi Ouzou et le président de l'APW, le salon a vu la participation de près de 200 artisans venus de 32 wilayas. Tizi Ouzou s'est taillé, à elle seule, la moitié des stands, soit 45. Pratiquement, toutes les activités artisanales sont représentées par les artisans qui ont expliqué au premier magistrat de la wilaya toute la difficulté qu'ils rencontrent dans l'écoulement de leurs produits. Mais pas seulement, la matière première constitue l'autre handicap qui réduit la marge de manœuvre des artisans qui participent pourtant à la richesse nationale. Le P/APW a assuré les participants du soutien de l'institution qu'il préside à les accompagner, car, a-t-il souligné, les artisans, en plus de sauvegarder un savoir-faire ancestral, contribuent à créer une plus-value économique à la recherche de débouchés sur le marché national et, pourquoi pas, à l'exportation. Le soutien de l'Etat envers cette catégorie devient une condition pour le développement de l'artisanat, estime encore le président de l'Assemblée de wilaya. Les wilayas de Tizi Ouzou et Boumerdès comptent quelque 12 000 artisans, selon le directeur de la Chambre d'artisanat et des métiers (CAM) de Tizi Ouzou qui englobe également la wilaya de Boumerdès. Selon la nomenclature officielle des activités, c'est, visiblement, l'artisanat traditionnel qui est menacé de disparition, selon des participants au salon organisé avec la collaboration de la CAM de Tizi Ouzou, la direction de l'éducation, la DJS, l'Odes et l'association Amusnaws. La rareté de la matière première pèse sur le développement de l'artisanat qui a pourtant besoin de plus de soutien et d'engagement de la part des pouvoirs publics. À titre d'exemple, la vannerie, la tapisserie et la bijouterie, pour ne citer que celles-là, rencontrent des problèmes d'approvisionnement sur le marché des matières premières. Pour la vannerie, le rotin est importé de l'extérieur en plus de sa cherté. Pourtant le produit de la vannerie de Tizi Ouzou est en passe de devenir un label. Les participants à ce salon, qui sera clôturé lundi, interpellent les responsables locaux sur l'indispensable soutien aux artisans qui sauvegardent des métiers qui ont traversé des siècles, témoins d'un savoir-faire ancestral.