Le 1er Salon national de l'artisanat organisé par l'APW de Tizi Ouzou, organisé récemment par l'APW de Tizi Ouzou, à la salle Saïd-Tazrout, a été une occasion pour les artisans participants de soulever des problèmes rencontrés dans l'exercice de leur métier. Une manière pour eux de rappeler aux pouvoirs publics que l'artisanat se meurt. Le président de l'APW, Mohamed Ikherbane, a replacé cette activité dans son contexte ; un salon, a-t-il dit, organisé dans le sillage des festivités commémoratives du Printemps berbère. Pour l'intervenant, c'est devenu désormais une tradition pour l'Assemblée de wilaya de marquer à sa manière le 20 avril 1980. Le wali de Tizi Ouzou, Hocine Mazouz a prêté une oreille attentive aux doléances des artisans au nombre de 180 venus de 40 wilayas du pays. Les organisateurs affichent une satisfaction d'avoir réussi cette première édition du salon, malgré la fausse note des inondations qui ont eu lieu à l'inauguration de ce premier salon national que l'APW cherche à institutionnaliser. Pour ce faire, des démarches sont d'ores et déjà entreprises par les responsables de l'APW. Le salon a été organisé en partenariat avec la DJS, l'ODEJ, la direction de l'éducation, la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de Tizi Ouzou. La CAM de Tizi Ouzou, de statut régional, affiche un tableau de bord de 9 850 artisans, soit 7 144 pour la wilaya de Tizi Ouzou et 2 706 pour Boumerdès. Parmi les activités retenues par la nomenclature officielle, c'est visiblement l'artisanat traditionnel qui risque de disparaître, dès lors que les artisans qui pratiquent encore les métiers de l'artisanat traditionnel sont de moins en moins nombreux. En effet, quelque 1 056 artisans sont inscrits à la CAM de Tizi Ouzou. Ajouter à cela le manque de matière première que rencontrent les artisans. C'est le cas de la vannerie, de la tapisserie et du bijou. Le rotin, matière indispensable dans la vannerie, est importé de l'extérieur. Outre sa rareté, son prix donne des vertiges aux plus téméraires des artisans. Des études sont initiées pour voir s'il est possible de le produire localement en Algérie, dans les zones humides comme El Kala, nous explique le président de la CAM de Tizi Ouzou, Ali Asmani. La vannerie de Aïn Meziab dans la commune de Tizi Ouzou est devenue un label en la matière. Les artisans bijoutiers souffrent eux aussi du manque de matériaux de travail, comme l'argent, les émaux et le corail. Le corail qui entre dans la fabrication du bijou est toujours frappé d'interdiction de pêche en Algérie. Pour juguler un tant soit peu la tension sur certains matériaux, les artisans sollicitent l'Etat, qui devrait intervenir avec un soutien agissant, seul à même de sortir de l'ornière des métiers qui ont traversé l'histoire. Au risque de disparaître emportant avec eux un patrimoine culturel et un savoir-faire ancestral. Yahia Arkat