L'inauguration officielle a été annulée pour cause de mauvais temps : la salle Saïd-Tazrout, qui abrite ce premier Salon national de l'artisanat, organisé par l'APW de Tizi Ouzou, a été inondée par les eaux pluviales. Les stands des exposants venus des 40 wilayas ont été submergés par les eaux de pluie, qui ont traversé le toit de la salle omnisports à l'étanchéité aléatoire. “Nous ne pouvons pas procéder à l'inauguration solennelle. Les exposants resteront sur place, mais si nous trouverons d'autres espaces plus adéquats, nous allons délocaliser le salon”, a annoncé le président de l'APW de Tizi Ouzou. S'exprimant devant les élus locaux, les présidents d'APC, des membres de l'exécutif de wilaya, les parlementaires de la région ainsi que les participants, Mohamed Ikherbane a donné rendez-vous pour la clôture du salon qu'il veut grandiose pour le dernier jour de cette édition première du genre, soit le 27 avril. M. Ikherbane s'est donc excusé au nom du comité d'organisation pour les désagréments causés par les mauvaises conditions climatiques. “Nous voulons partager cette joie avec les artisans de tout le pays à qui nous avons offert cet espace convivial, mais hélas, la météo en a décidé autrement”, regrette le P/APW. Plus de deux cents artisans prennent part à cette première édition du Salon national de l'artisanat que l'APW de Tizi Ouzou compte institutionnaliser à l'avenir. Organisé avec la collaboration de la DJS, l'Odej, la Chambre des arts et métiers (CAM) de Tizi Ouzou, ce salon, qui se veut national, offre une opportunité aux artisans participant de faire connaître leurs produits qu'ils pourraient écouler sur le marché par la même occasion. 125 600 artisans sont répertoriés à l'échelle nationale, selon les chiffres officiels. Ils sont répartis sur les 31 chambres des métiers ; la CAM de Tizi Ouzou regroupe en son sein pas moins de 9 850 artisans, dont 7 144 pour Tizi Ouzou et 2 706 pour la wilaya de Boumerdès. L'artisanat traditionnel voit ses effectifs réduire comme une peau de chagrin, tandis que les domaines de la production des biens et de services enregistrent de plus en plus de monde. Certaines activités, entrant dans cette catégorie de l'artisanat, rencontrent des difficultés à cause du manque de la matière première. C'est le cas de la vannerie, de la tapisserie et du bijou. Les artisans bijoutiers soufrent, eux, du manque de matériaux de travail, comme l'argent, les émaux et le corail qui est toujours frappé d'interdiction de pêche en Algérie. Notre interlocuteur s'inquiète sur le risque de disparition qui peut toucher certains métiers anciens. Le président de la CAM de Tizi Ouzou cite pêle-mêle la forge traditionnelle de Bouzeguène, la sellerie et la bourrellerie ainsi que la boissellerie. Autant de métiers menacés.