La maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou abrite depuis hier et jusqu'à aujourd'hui, des activités culturelles en hommage à Slimane Azem. L'ouverture officielle des activités fut embellie et marquée par la présence de plusieurs artistes connus de la région tels que les frères Hilmi, Saïd et Mohamed, Karim Branis, Ideflawen… Le premier à prendre la parole, Saïd Hilmi, a rappelé les circonstances de sa rencontre avec Da Slimane en France puis à la Casbah d'Alger, avant de céder la parole à son grand frère, Mohamed Hilmi, qui reviendra longuement sur le parcours de cet homme exceptionnel, amoureux de son pays : “Je me souviens de ce grand retour au pays au début des années 50 à travers une tournée bouleversante, tant le public a découvert l'existence réelle et incroyable de Slimane Azem et aussi d'El-Hasnaoui. Ils avaient révolutionné la chanson.” Mohamed Hilmi parlera de la vie et de l'œuvre de cet artiste incontestablement chère à notre culture. Il était un fruit de l'immigration, semée d'embuches et de l'angoisse de la nostalgie. Il essayait, comme beaucoup d'autres, d'oublier par un semblant de rêve. ”L'ingratitude et la méchanceté avaient privé arbitrairement Slimane Azem du retour dans son pays natal, voyant aussi la diffusion de ses chansons interdite sur la radio… Je me demande encore pourquoi cette interdiction d'un homme qui, pourtant, avait cette noblesse du cœur et merveilleux jusqu'à sa mort.” Il abordera la rencontre de Da Slimane avec l'artiste Mohamed El- Kamel, avec lequel il partageait une vision et une sensibilité artistique très profonde. L'artiste Karim Branis a fait un bref témoignage de sa rencontre avec Slimane Azem et ses encouragements au groupe les Abranis. “Il nous a encouragé et surtout compris. Notre démarche était un peu révolutionnaire, tant la chanson moderne en Kabylie était quelque chose de nouveau. Il était ravi de notre démarche pour ce nouveau souffle et son donnés à la musique kabyle”. Abdennour Abdesselam, dans sa communication, abordera Slimane Azem à travers la chanson. Dans l'après-midi d'hier, une conférence animée par l'écrivain Rachid Mokhtari était au programme sous le thème “L'exil, espace de la satire et de l'ironie et de la contrariété”, suivie d'une autre communication animée par Abdelkader Bendamèche. Aujourd'hui, une projection du film documentaire sur Slimane Azem, réalisé par Nordine Chenoud, est au programme, suivie d'une autre projection d'un film documentaire de Rachid Merabet, Slimane Azem, une légende de l'exil. Dans l'après-midi, un gala artistique est attendu à la grande salle de la maison de la culture.