Barack Obama a félicité, hier, des membres du commando Navy Seals qui ont abattu Ben Laden. Ces agents devaient auparavant raconter l'opération “Geronimo”, une action qui continue de susciter des questions dans le monde et même aux Etats-Unis. En effet, sur l'opération et son déroulement, beaucoup de choses ont été affirmées puis démenties successivement. C'est la thèse officielle de la disparition de Ben Laden dont le cadavre a été jeté dans la mer d'Oman, infestée de requins ! Trente commandos pour l'opération qui s'est déroulée dans la résidence du terroriste le plus recherché dans le monde, sise au cœur d'Islamabad, dans un quartier résidentiel. 79 commandos de la Navy Seals, le nec plus ultra de la barbouzerie américaine, pour l'opération. Tous transportés par hélicoptère, en pleine nuit vers le complexe où vivait en toute quiétude Ben Laden dont la tête avait été mise au prix de 1 milliard de dollars par George Bush. Deux hélicoptères font entrer une trentaine de commandos dans l'enceinte du complexe. L'un des deux engins doit se poser brutalement en raison d'une “défaillance mécanique”. Impensable pour ce corps d'élite. Un seul échange de coups de feu. Une équipe se dirige ensuite vers un bâtiment annexe de la résidence où a lieu un échange de tirs avec l'émissaire de Ben Laden. Ce dernier et sa femme seront tués. À noter que contrairement à ce qui avait été dit dans un premier rapport, cet échange de coups de feu est le seul de l'opération. L'émissaire est, en effet, le seul à avoir tiré en direction des Américains. Des enquêteurs pakistanais sont parvenus à la conclusion que Ben Laden a été abattu froidement. La seconde équipe pénètre, elle, dans le bâtiment principal. Elle tombe sur le frère de l'émissaire, qui a la main derrière le dos, laissant croire qu'il est armé. Il est abattu sur-le-champ, rapporte un responsable américain sans aucune autre précision. Toujours est-il qu'en réalité, il n'était pas armé, ce que les Pakistanais avaient également établi. Une balle dans la tête et une dans la poitrine. En remontant les étages, l'équipe tombe cette fois sur un fils Ben Laden, Khalid. Il n'était pas armé mais aurait tenté de se jeter sur les commandos. Il est éliminé. Au dernier étage, les Navy Seals tombent sur la chambre de Ben Laden, où il est présent avec sa femme. Cette dernière tente de s'interposer, elle est blessée à la jambe. Il avait été affirmé que Ben Laden s'en était servi comme bouclier humain. Ben Laden refuse de se rendre, il est abattu d'une balle dans la tête et d'une autre dans la poitrine. À l'évidence, il devait coûte que coûte mourir. Une opération de 38 minutes. L'équipe retrouve tout un tas de données, de l'argent, quelques armes, dans la chambre de Ben Laden. Les détruisent ensuite l'hélicoptère accidenté, mettent les femmes et enfants présents dans le complexe en lieu sûr, et quittent les lieux avec le cadavre de l'ex-ennemi public numéro un des Etats-Unis. L'opération Geronimo aura duré 38 minutes ! À 6h GMT, lundi, le cadavre de Ben Laden est conduit à bord d'un porte-avions, où a lieu une cérémonie, avant de l'immerger. Washington affirme avoir respecté intégralement le rite musulman, mais l'immersion dans la mer n'est autorisée que lorsqu'il n'y a pas d'autre solution. Pour Obama, jeter le corps de Ben Laden à la mer, c'est pour éviter que sa tombe ne devienne un lieu mémoriel. La CIA campait à Abbottabad ! Enfin, il faut savoir que lorsqu'ils ont découvert la cache de Ben Laden, l'été dernier dans le quartier de garnison d'Abbottabad, les Américains y avaient ouvert une antenne de la CIA, selon le Washington Post. L'agence avait loué une villa à proximité de celle, fortifiée, où se cachait Ben Laden, en veillant à ne pas éveiller les soupçons des deux frères pachtounes qui hébergeaient le chef d'Al-Qaïda. Ni ceux de l'ISI, le puissant renseignement militaire pakistanais. Les agents de la CIA filmaient toutes les allées et venues à l'abri de vitres miroirs et utilisaient des caméras infrarouges pour voir à travers les murs, de puissants micros et même des satellites pour détecter d'éventuels tunnels par où Ben Laden aurait pu s'échapper. Les barbouzes avaient repéré les promenades de l'un des occupants dans la cour masquée par de hauts murs, si régulières qu'ils l'avaient surnommé “le métronome”. Mais, jusqu'au dernier moment, ils n'ont pas été sûrs qu'il s'agissait du terroriste le plus recherché au monde, a précisé le journal new-yorkais.