L'université du 8-Mai-1945 de Guelma a abrité, hier, le 9e colloque international portant sur les évènements du 8 mai 1945. Placé sous le haut patronage du président de la République, ce colloque organisé conjointement par le ministère des Moudjahidine et la wilaya de Guelma, a drainé la grande foule dont des anciens ministres, officiers supérieurs et cadres de la nation. Après les discours de bienvenue prononcés par le wali de Guelma et le recteur de l'université, M. Saïd Abadou, secrétaire général de l'ONM, a insisté sur les atrocités commises par l'occupant français et il a exigé la reconnaissance des crimes contre l'humanité par l'état français. Le premier conférencier, M. Gilles Monceron, historien français, journaliste et vice-président de la Ligue des droits de l'Homme de France, a parlé des massacres de Mai 1945 et Août 1955 perpétrés par l'armée française et a plaidé la reconnaissance des crimes et l'écriture de l'histoire. MM. Larbi Ould Khelifa et Lyamine Bechichi, anciens ministres, ont axé leurs interventions sur les témoignages vivants de cette tragédie. M. Abdelmadjid Chikhi, directeur du Centre national des archives, a développé son sujet sur “le crime du colonialisme : analyse juridique et politique”. Ce colloque, qui regroupe un panel de chercheurs et historiens, se poursuivra aujourd'hui. Nourredine Amrani, colonel en retraite et fils d'un martyr du 8 Mai 1945 confie avec émotion : “Ces valeureux hommes et femmes assassinés sans sépulture ont tracé la feuille de route de la Révolution armée et ont donné un exemple pour toutes les générations. Il est regrettable qu'ils soient toujours considérés vivants sur les registres d'état civil de leur commune et que l'état algérien ne leur reconnaisse par leur statut légitime de chahid de la nation !” Cette journée a été marquée aussi par le recueillement en début de matinée de la délégation officielle au cimetière des martyrs du chef-lieu de wilaya et la visite des anciens lieux de torture, à savoir Kef El-Boumba, carrière de Hadj-Embarek et le four crématoire d'Héliopolis. En début d'après-midi, une marche silencieuse, regroupant plusieurs milliers de personnes, conduite par des ministres, les autorités civiles et militaires de la wilaya, s'est ébranlée du lieu-dit El-Karmet, sur les hauteurs de la ville et a emprunté le même itinéraire d'un certain 8 Mai 1945 pour se recueillir devant la stèle érigée à la mémoire des victimes.