Sid-Ali Sakhri a marqué l'histoire de l'athlétisme algérien de son empreinte, par ses nombreux titres et consécrations. Il parle à cœur ouvert à Liberté de son passé et de ses espoirs. Liberté : Que devient Sakhri Sid-Ali ? Sakhri Sid Ali : Bien, je suis actuellement l'entraineur du club Ofac (Ouled Fayet athlétique club), où j'ai plusieurs athlètes qui sont sous ma conduite, d'ailleurs, ils ont fait de bons résultats que ce soit au niveau national ou continental. Parlez-nous un peu plus de votre club ? En fait, j'ai créé ce club en 2009 en faisant appel à d'anciens athlètes, comme moi d'ailleurs, dont le président de notre association Belkadi Mestour, qui est ingénieur à Sonatrach. Il y a aussi Azzouz, Smaïn Mebarkia, donc, tous sont des bénévoles et des sportifs. C'est très important qu'ils soient des sportifs parce que, auparavant, j'ai eu une petite expérience mais qui n'a pas réussi du fait que certains collaborateurs, dont je ne cite pas les noms, n'avaient rien à voir avec le sport. Toujours est-il que les gens sont surpris par notre réussite car avec le peu de moyens qu'on a, nos athlètes sont devenus des champions d'Algérie. En ce qui concerne les coureurs, je les avais ramenés d'un peu partout de notre vaste pays, comme, par exemple, Chouireb qui est de Sidi Ameur à Boussaâda, il vient de se classer troisième au Marathon de Marseille. Vous faites quoi exactement avec la commission nationale des vétérans ? On organise des compétitions, comme le championnat national, ou des championnats du monde à l'étranger, de la catégorie des vétérans de 40 ans jusqu'à 75 ans. Même à l'Ofac, on a une vingtaine de vétérans, ce qui est à mes yeux très encourageant pour cette catégorie. Revenons maintenant à votre athlète Chouireb, qui a réalisé une bonne performance au Marathon de Marseille ? Juste une information : Chouireb, quand je l'ai ramené ne connaissait rien du marathon, il n'avait jamais couru un marathon, et je lui disais clairement qu'il doit faire ses preuves d'abord, en réalisant de bons résultats. Après cela, il a montré qu'il a du talent dans le parcours de Tipasa, qui est très difficile, en arrivant troisième, donc, j'ai décelé en lui les qualités d'un futur champion, car il a tout pour réussir, et c'est là que j'ai décidé de l'aider. En fait, il a appliqué toutes mes consignes et, el hamdoullah, il a énormément progressé. En effet, après un an d'entraînement, il a pu arracher la troisième place au championnat d'Algérie du marathon, et plus, récemment, il a fait de très bons résultats au Marathon de Marseille, le 17 avril dernier, en se classant à la troisième place parmi la participation des meilleurs athlètes comme les Kenyans. Son record en Algérie était de 2h34 au marathon, en France, il a fait 2h24, dans un parcours très difficile à mes yeux, puisque ce n'est pas un parcours plat, cela veut dire que s'il avait couru sur un parcours plat, il aurait fait encore mieux, 2h15 ou 2h16. Il est très sérieux. Vraiment, j'ai été très content de sa performance et, inchallah, il réalisera d'autres performances à l'avenir. On croit savoir que vous gérez le club avec votre propre argent, est-ce vrai ? Effectivement, c'est moi qui me débrouille pour les visas des athlètes, l'hébergement et tout. En fait, j'ai consacré une partie de ma villa comme lieu d'hébergement pour mes athlètes. Je fais de mon mieux pour les aider, puisque mon seul souhait est de les voir tous réussir, inchallah. Je fais de mon mieux pour leur réussite, puisque j'étais athlète, et je sais comment les athlètes souffrent pour arriver au sommet, donc, je me mets un peu à leur place. Vous ne bénéficiez d'aucune aide de la part des instances concernées ? Au début, rien du tout, mais maintenant, avec l'arrivée du nouveau maire, Dieu merci, on a reçu une subvention de l'APC pour notre club, vu qu'on a honoré la commune de Ouled Fayet. Ils nous ont promis, aussi, une autre subvention dans les jours à venir. J'ajouterais à cela, le groupe Sonelgaz qui nous a aidés avec des équipements, j'espère qu'ils recommenceront cette année encore. Je promets une chose, eux ils nous aident, et nous, on est dans l'obligation de faire de bons résultats. Où se déroulent les entraînements de vos athlètes ? En fait, mes athlètes s'entraînent souvent à la forêt de Bouchaoui sous ma houlette, on a aussi le stade de l'APC à Ouled Fayet. En effet, on n'a aucune piste d'athlétisme valable dans notre commune. On s'entraîne aussi dans l'annexe du Complexe Mohamed-Boudiaf. En plus, au niveau de ma résidence, il y a une salle de sport et de musculation. Néanmoins, Ils nous ont promis de construire un stade d'athlétisme à Ouled Fayet, on espère que cela se réalisera le plus tôt possible. Est-ce que le projet du nouveau stade d'athlétisme est en cours de réalisation ?. Pour le moment, il n'y a rien de concret, certes, on n'a pas reçu de promesses de la part des responsables de notre commune et de la DJS, mais on espère que ce projet se réalisera le plus rapidement possible, car avec un vrai terrain d'athlétisme, je vous promets que les résultats seront encore bien meilleurs. Déjà avec les moyens du bord dont on dispose, on a fait quelques bons résultats. Avec la construction du stade, les athlètes auront plus de chances pour progresser et atteindre le sommet, inchallah. Pour finir, comment expliquez-vous la régression du niveau de l'athlétisme en Algérie ? Je ne sais pas comment vous répondre, car le ministère donne beaucoup d'argent. Dans le temps ou j'étais athlète, on ne bénéficiait pas de toutes ces faveurs, il y a aussi des bourses pour les athlètes, des stages, le ministère donne beaucoup d'argent, mais je dirai que les gestionnaires, ou les vrais gestionnaires n'existent pas. Malheureusement, les gens du domaine, qui sont des plus compétents, sont tous partis à l'étranger, sentant que la situation ne va pas s'améliorer en Algérie. Les meilleurs entraîneurs, qui ont fait sortir les Boulmerka et les Morsli sont en Europe et dans les pays du Golfe. Je citerai parmi eux Meziane et Zerrouki. Je déplore aussi l'attitude de certaines personnes, qui chipent, comme on dit, les athlètes. Comme pour le cas de Belhout, c'est moi qui ai découvert ce jeune coureur. Je l'ai entraîné et il a même réussi à décrocher une médaille d'or aux Jeux Méditerranéens, mais après le minima des Jeux Olympiques de Pékin, il a déclaré à tout le monde, notamment devant les membres de la fédération, qui sont témoins, qu'il s'entraîne avec quelqu'un d'autre.En réalité, il s'agit d'un soi-disant entraineur qui est très influent à la fédération. Moi, je laisse cette personne devant sa propre conscience, c'est tout ce que je peux dire à ce propos. Bio express Sid-Ali Sakhri, ancien athlète de marathon, plusieurs fois champion d'Algérie dans toutes les catégories, cadet, junior, espoir et senior, a été champion d'Afrique aussi et il s'est classé plusieurs fois à la première place dans des courses à l'étranger, notamment en France et aux USA. Ajoutez à cela ses participations et ses consécrations au Championnat du monde, notamment en 1990 où il s‘est classé à la deuxième place. Jamais, de l'histoire du marathon en Algérie, un athlète n'a réalisé un palmarès aussi riche que Sakhri Sid-Ali au cours de vingt ans de loyaux services de haut niveau, que ce soit en Algérie ou à l'étranger. Avec le peu de moyens qu'il avait, Sakhri a marqué l'histoire de l'athlétisme algérien de son empreinte, par ses nombreux titres et consécrations. Actuellement, Sakhri est le président de la commission des athlètes vétérans et en plus, il gère le club de Ouled Fayet (Ofac), dont il est le fondateur sur la base d'une équipe qui renferme des athlètes de trois spécialités, le semi-marathon, le marathon et la marche. En fait, le club de l'Ofac, et dans un laps de temps très court, est arrivé à se distinguer au niveau national et même international, puisque les coureurs de Sakhri sont des champions d'Algérie, parmi lesquels Chouireb qui a réalisé une grande performance en terminant le Marathon de Marseille, qui est réputé très difficile, aux yeux des spécialistes, en troisième position.