entre Alger et La Havane, bien plus qu'une histoire partagée dans le passé révolutionnaire des deux nations, il y a une coopération économique soutenue. “Les relations entre Cuba et l'Algérie se trouvent à leur meilleur moment et les perspectives pour leur développement continu sont excellentes”, a affirmé, hier à Alger, lors d'une conférence de presse, l'ambassadeur cubain, M. Eumelio Caballero Rodriguez. Signe de ces perspectives ? Plusieurs accords de coopération seront signés lors de la réunion de la 17e session de la commission mixte intergouvernementale qui se tiendra prochainement à La Havane. Lors de son récent séjour en Algérie, le ministre cubain des Relations extérieures, Bruno Rodriguez Parrilla, a pu explorer, avec son homologue algérien, de nouveaux domaines de coopération tels que l'agriculture, les ressources en eau, les nouvelles technologies de l'information et des télécommunications, a rappelé l'ambassadeur. Il était également question de renforcer la coopération dans les domaines de la santé et les sports. “Tous ces sujets, outre la signature de plusieurs accords déjà conclus, feront l'objet d'examen et d'une prise de décisions à la 17e session de la commission”, a-t-il précisé. À propos du conflit libyen, le diplomate cubain a observé “l'identité de vue” entre Alger et La Havane, pour reprendre un terme en usage dans le jargon diplomatique, et a réaffirmé la nécessité “d'une solution politique”. “(…) Il a été confirmé que Cuba et l'Algérie adoptent des positions identiques en ce qui concerne les principales questions internationales et régionales, notamment le besoin de parvenir à une solution politique au conflit sur la base de l'arrêt immédiat des hostilités par le biais de négociations entre les parties, de la non-ingérence dans les affaires internes, ainsi que du respect de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de ce pays frère”. La Havane, dont le parti communiste au pouvoir vient d'organiser son 6e congrès, a réitéré le caractère socialiste de sa révolution. “Après un débat qui a duré trois mois au sein de l'ensemble de la population, plus de 8 millions de participants à 163 000 réunions et la modification de deux tiers des propositions initiales de la commission préparatoire, les 1 000 délégués assistant au 6e congrès ont examiné et adopté 311 grandes lignes qui guideront la bataille présente et future de notre peuple, sur la base d'un nouveau modèle de développement économique et social propre à nous, visant à perfectionner, à consolider et à assurer le système socialiste à Cuba, réaffirmant son caractère irréversible”, a déclaré le diplomate. Cependant, quelques changements ont été apportés au modèle, comme la suppression des subventions sur les produits, l'éradication de l'égalitarisme “au profit du principe de la rémunération de chacun selon son travail”, la réduction des effectifs “enflés” dans l'appareil étatique et l'encouragement de la participation du capital étranger. Par ailleurs, le diplomate a dénoncé le blocus économique des Etats-Unis, toujours maintenu sur l'île, dont les dommages sont estimés à quelque 700 milliards de dollars et le maintien en prison de 5 jeunes Cubains depuis 12 ans. Dans ce contexte, Obama, sur qui beaucoup d'espoir avait été placé, a “déçu”, a affirmé Eumelio Caballero.