Lors de son meeting animé, hier, à la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa, Louisa Hanoune est revenue sur les réformes politiques annoncées par le président de la République dans son discours du 15 avril dernier. Si la porte-parole du PT est satisfaite de l'annonce de la refonte de la loi électorale, la dépénalisation du délit de presse, l'ouverture du champ audiovisuel et du plan d'investissement pour les entreprises économiques, elle a émis des réserves dans la démarche du pouvoir en soulignant “des contradictions majeures”. Des contradictions, elle en veut pour preuve l'adoption du nouveau code communal et de wilaya qui renforce les pouvoirs des secrétaires généraux des APC et des walis et dépouille les élus du peuple. “La régionalisation se profile à l'horizon. C'est un saut dans l'inconnu”, a-t-elle averti. Si elle se félicite que la prochaine révision constitutionnelle ne sera pas soumise à l'actuelle APN, un désaveu, soutient-elle, du président à l'APN, elle n'en demeure pas moins qu'elle a plaidé pour une constituante et pour une ouverture d'un débat national sur la Constitution. Dans cette optique, Mme Hanoune a annoncé que son parti a installé des comités populaires à travers la quasi-majorité des wilayas pour un large débat sur toutes les questions. “La Constituante est plus que jamais d'actualité pour désamorcer la situation explosive”, martèle-t-elle, tout en appelant à des élections législatives anticipées. Et la désignation du président du Sénat pour mener les consultations avec les partis politiques et des personnalités est un moyen de contourner la question de la légitimité. Sur le volet social, la patronne du PT se déclare soutenir toutes les revendications sociales et un soutien “indéfectible” surtout pour l'UGTA. Mme Hanoune n'a pas manqué d'appeler à la renationalisation des entreprises publiques dont les contrats de privatisation sont en voie d'être à terme tels que ArcelorMittal et COGB. “L'argent public pour le secteur public”, clame-t-elle à cet effet. Sur le plan régional, avec ce qui se passe dans certains pays arabes, Mme Hanoune partage sans équivoque la position officielle algérienne qui est “pour la non-ingérence dans les affaires internes”. “Les USA et l'UE sont à l'origine de ces révolutions arabes pour accaparer leurs richesses”, avance-t-elle comme elle soutient que ce sont des forces financières américaines qui sont derrière ces appels, via facebook et Twitter, aux soulèvements dans ces pays.