LA pasionaria ne rate aucune occasion pour discréditer l'APN. «L'adoption du nouveau Code communal est la première étape de la régionalisation qui est en soi un saut vers l'inconnu», déclare, en substance, la porte-parole du Parti des travailleurs (PT) lors d'un meeting animé, hier matin, à la Maison de la culture Taous Amrouche de Béjaïa. «C'est le moment ou jamais pour l'élection d'une Assemblée constituante», dit-elle. La réforme annoncée par le président de la République, la dissolution de l'APN, la crise en Libye et dans le Monde arabe, la révision du Code communal, le statut de la langue amazighe, la renationalisation des entreprises publiques, l'Ugta, sont autant de points abordés par Louisa Hanoune, lors de sa virée partisane dans la capitale des Hammadites. Aussi, pour marquer son passage à Béjaïa, ville berbérophone, la secrétaire générale du Parti de travailleurs, a réaffirmé, au cours de son intervention, sa proposition relative à la création d'un secrétariat d'Etat à l'amazighité qui sera doté d'un budget, mais aussi de prérogatives ministérielles en estimant que l'actuel Haut Commissariat à l'amazighité, (HCA), ne peut plus assumer une prise en charge de la langue amazighe, car il est dépourvu de prérogatives et de moyens. En outre, sur le plan relatif au dernier discours du président de la République, l'oratrice qui discerne du positif, notamment sur le volet relatif au processus de relance économique, a profité de l'occasion pour appeler à la renationalisation des entreprises publiques économiques bradées sous pression du FMI (Fonds monétaire international), à commencer par le complexe d'El Hadjar, dont le contrat est arrivé à terme. Comme lors de ses passages à Alger et Tizi Ouzou, la patronne du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, est revenue, lors de son meeting, sur la proposition d'élection d'une Assemblée constituante. «Le moment est propice pour l'élection d'une Assemblée constituante, je dirais même que c'est le moment ou jamais.» Par ailleurs, elle qualifie la proposition du président de faire participer toute la classe politique pour mener des réformes, lesquelles passeront par voix référendaire, comme un désavoeu pur et simple à l'actuelle Assemblée populaire, d'où la nécessité de la dissoudre. Elle réitère, à cet effet, son appel au chef de l'Etat algérien afin «d'organiser des élections anticipées pour venir à bout des barons de l'argent sale, des affairistes et les tenants de l'économie de bazar». L'occasion lui était propice pour apporter son soutien indéfectible à l'Ugta, syndicat, à ses yeux, le plus représentatif dans le monde du travail. «L'Ugta fait l'objet d'attaques de l'intérieur ainsi que de l'extérieur pour la déstabiliser. Le Parti des travailleurs apporte son soutien et l'atteste de sa profonde considération», déclara-t-elle pour répondre, en signe de soutien à Sidi Saïd, à des anciens cadres de la Centrale qui appellent à la préservation de l'Ugta en rendant publique une initiative visant la refonte des structures de la Centrale syndicale. Enfin, concernant la conjoncture internationale, Mme Hanoune s'est prononcée contre «toute intervention étrangère sous toutes ses formes à travers le monde».