Un satisfecit et des réserves. La secrétaire générale et porte-parole du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, s'est félicitée hier, lors d'un meeting populaire au Sierra Maestra, à Alger, des «réformes politiques ambitieuses» annoncées par le président Bouteflika lors de son discours du 15 avril dernier. Si la refonte du régime électoral, la séparation entre les affaires et le mandat électif, la dépénalisation du délit de presse, le plan d'investissement pour les entreprises économiques sont favorablement accueillis par la députée d'Alger, il n'en est pas de même pour l'introduction du système des quotas pour la représentation féminine et la révision des lois sur les partis et associations. Mme Hanoune émet des réserves et pointe du doigt les nombreuses «contradictions» dans la démarche du pouvoir politique. Elle appelle à ce titre le président de la République à mettre «en phase» ses intentions de réformes démocratiques et les moyens et voies pour y parvenir. «On ne fait pas du neuf avec du vieux. Une commission constitutionnelle dont la composante est désignée, des consultations politiques dirigées par le président d'une des chambres du Parlement croupion ne peuvent pas se substituer à la volonté du peuple», dit-elle. La désignation de Abdelkader Bensalah, président du Sénat, à la conduite des consultations politiques avec les partis et personnalités, une «voie de contournement de la crise de légitimité» des institutions «élues» qui «ne suspend pas les effets de cette même crise», souligne la porte-parole du PT. Elle exhorte le président Bouteflika à prendre des mesures «plus hardies», entre autres la levée de l'interdiction des marches à Alger et l'ouverture d'un débat national sur la Constitution. Mme Hanoune réitère la revendication d'une Assemblée constituante «plus que jamais d'actualité et seule à même de garantir l'expression et la souveraineté populaires». «Si nous voulons inaugurer une nouvelle phase du renouveau politique, désamorcer les situations explosives, des élections législatives anticipées sont plus nécessaires», déclare-t-elle. Tout glissement dans le calendrier des réformes, les «atermoiements», la «politique du statu quo» équivaudraient, d'après elle, à «un saut dans l'inconnu» et sont porteurs de périls majeurs pour la nation.