Un peu plus de deux années après sa désignation en janvier 2009 par Barack Obama, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a fini par rendre le tablier en se rendant compte qu'il ne pouvait concrétiser la paix entre Palestiniens et Israéliens, tant ces derniers bloquaient le processus malgré toutes les concessions de Mahmoud Abbas. George Mitchell, dont la nomination en qualité de médiateur pour le conflit israélo-palestinien par Barack Obama avait fait naître un immense espoir de voir la paix instaurée au Proche-Orient, a démissionné vendredi, parce qu'il lui était impossible d'atteindre cette objectif. En effet, en dépit de toutes les concessions palestiniennes, il ne parvenait pas à convaincre la partie israélienne, pas d'en faire de même, mais seulement d'accepter la création d'un Etat palestinien souverain. En effet, jusqu'à preuve du contraire, l'Etat hébreux ne veut pas entendre parler d'une telle possibilité, mais s'obstine à poser des conditions draconiennes, dont le but est d'aboutir à un semblant d'Etat palestinien démilitarisé, qui serait entièrement à sa merci. Et comme les négociateurs palestiniens avaient des limites à ne pas dépasser en matière de concessions, il devenait impossible que le processus de paix aboutisse à accord, car cela serait au détriment des droits inaliénables du peuple palestinien. Voyant que se efforts n'avaient aucun répondant du côté de Tel-Aviv, notamment depuis l'arrivée de Benjamin Netanyahu à la tête d'Israël, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a compromis qu'il n'avait plus d'alternatives que la démission, bien que les Etats-Unis affirmaient préparer une nouvelle phase de leurs efforts pour raviver le processus de paix enlisé entre Israël et les Palestiniens. La dernière tentative, lancée à Washington en septembre 2010, avait échoué moins d'un mois plus tard sur le refus d'Israël de prolonger un moratoire sur la colonisation juive en Cisjordanie. Cette décision de Netanyahu de reprendre la colonisation aura été le coup de grâce aux efforts américains et de la communauté internationale pour rapprocher les deux positions. L'Autorité palestinienne a fini par comprendre qu'à travers la reprise des travaux dans les chantiers des colonies et le lancement d'autres, Israël a clairement affiché son refus de conclure un accord de paix avec elle. C'est aussi la conclusion à laquelle à abouti George Mitchell, qui a fait valoir dans sa démission qu'il s'était engagé pour deux ans quand il a accepté la mission en janvier 2009, à l'âge de 75 ans. En dépit des incessantes navettes du négociateur dans la région, les efforts américains se sont brisés contre le mur du refus israélien de faire des concessions pouvant conduire à un compromis en mesure de relancer dans un premier temps le dialogue direct entre les deux parties. Devant cette situation de blocage israélien, l'administration Obama, qui avait maintenu malgré tout son objectif officiel d'aboutir à “une solution à deux Etats” à la fin de l'été 2011, a fini par se rendre à l'évidence que c'était un objectif irréalisable. L'emploi du temps nettement allégé depuis le début de l'année de George Mitchell était un signe révélateur du renoncement. Le départ de George Mitchell survient paradoxalement à moins d'une semaine du discours que prononcera Obama le 19 mai au département d'Etat sur les révoltes dans le monde arabe. Le 20 mai, au lendemain de son discours, M. Obama recevra le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à qui des médias ont prêté l'intention de proposer son propre plan de paix. Pendant ce temps, les Palestiniens recherchent désormais activement la reconnaissance de leur Etat par l'Assemblée générale de l'ONU. Selon le New York Times, la Maison-Blanche comptait proposer un Etat palestinien dans les frontières de 1967, et que Jérusalem devienne la capitale commune à Israël et au futur Etat de Palestine. De même source, Washington écarterait l'option d'un “droit au retour” des réfugiés palestiniens. Cette démission de George Mitchell accule Barack Obama dans ses derniers retranchements et pourrait le pousser à “prendre en charge personnellement la politique américaine de paix au Proche-Orient”, comme l'a souligné Ori Nir, le porte-parole d'Americans for Peace Now, une organisation juive américaine qui milite pour la solution à deux Etats.