Après presque six ans d'absence, le chanteur signe son retour sur la scène musicale. Vingt et une chansons et une bonne qualité musicale. C'est hier que le double album du chanteur algérien établi en France, Takfarinas, a été mis dans les bacs, après presque 6 ans d'absence. Produit par Mondole Prod (pour la France) et Izem Pro (pour l'Algérie), ce nouvel opus contient deux CD : Incha Allah et Lwaldine. Ce ne sont pas moins de vingt et un titres qui composent ce double album qui signe le retour de Takfarinas sur le devant de la scène artistique. Des sonorités chaudes, variées, empreintes de différents styles, entre autres le chaâbi, avec la prédominance du yal, font la richesse de ce produit musical. En effet, fidèle à son style qui en fait sa particularité, sa marque de fabrique, le yal, le chanteur va, dans son nouveau produit, explorer d'autres genres, d'autres sonorités, afin d'enrichir son travail. Une certaine liberté artistique se dégage quand on écoute cet album. Flirtant avec le traditionnel et le moderne, le chanteur se laisse emporter, puisant des sons pour améliorer la qualité de son travail. Il rend hommage au chaâbi en utilisant le rythme goubah'i. Seulement chez Tak, il n'est pas saccadé, il est plutôt nuancé, permettant au chanteur de jouer sur les variations, d'avoir une présence vocale bien particulière. Différents thèmes sont abordés par l'artiste : l'amour, la vie, les parents, l'espoir, les racines… Dans Fella-me, il chante la bien-aimée, celle qu'il n'arrive pas à oublier, celle qui lui a volé son cœur. Alors que dans Assirem (espoir) c'est une belle leçon de vie que Tak donne. Rien que les paroles sont déjà lourdes de sens. Cette chanson parle de la jeunesse sur qui les espoirs sont portés. Dans Incha Allah (Si Dieu le veut), c'est la paix l'amour qu'il partage avec ses compatriotes, ses fans qu'il chante. Un “amour pérenne”. Il crie haut et fort son amazighité, fier d'appartenir à ces Hommes libres… À travers les paroles de la chanson, c'est la reconnaissance à la force divine qui est mise en évidence également. Dans Lwaldine (les Parents), une belle complainte, c'est plus qu'un hommage aux parents (les siens), mais un hymne que Takfarinas chante. Il le chante avec ses “tripes”. D'une voix pure, sincère, gorgée d'émotion. Toutefois, la surprise de l'album est sans conteste la reprise d'un grand classique de la chanson française : Ne me quitte pas, le grand succès de Jacques Brel. Ne copiant pas son interprète, Tak donne libre cours à ses sentiments. Il s'approprie la chanson qui devient son histoire à lui qu'il chante, qu'il dévoile, qu'il partage. Une interprétation sensible. Chaque chanson est une petite partie de la vie. Chacun s'y retrouve. Par ailleurs quant à la présentation de ce double album, les fans de Takfarinas y trouveront un livret contenant les paroles de toutes les chansons en langue française et anglaise, avec en sus une biographie de l'artiste signée par Nasr-Eddine Beghdadi, directeur des archives de la Radio algérienne, musicologue et membre de l'Académie arabe de musique. Sans conteste, cet opus est celui de la maturité musicale de l'artiste. On y décèle une qualité sans pareille dans les compositions musicales, les orchestrations. Le mélange des genres et des sons est subtil, alors que la voix, maîtrisée ne fait que renforcer la qualité de cette œuvre musicale. Pour rappel, comme mentionné dans le livret, cet album est dédié à la mémoire des artistes disparus depuis 2005, aux maîtres de la musique chaâbi, à bien d'autres chanteurs et hommes de lettres de par le monde.