Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé “sur la base de preuves recueillies” des mandats d'arrêt contre Kadhafi, son fils Seïf Al-Islam et Al-Senoussi le patron des renseignements libyens. Le motif de ces mandats est : crime contre l'humanité. Cela signifie que ces mis en examen ne pourront plus voyager sans risque d'être aussitôt arrêtés et emprisonnés. À condition bien sûr que ces demandes aboutissent, et que la requête du procureur soit acceptée par les juges de la Cour pénale internationale (CPI). Car la requête du procureur doit être validée par les juges de la cour internationale, seuls habilités à délivrer des mandats d'arrêt. Ces juges peuvent décider d'accepter la demande, la rejeter ou demander au bureau du procureur des informations supplémentaires sur son fils Seïf Al-Islam et le Premier ministre de facto Abdallah Al-Senoussi leur bras droit, qui a personnellement ordonné certaines attaques. La CPI a été saisie en février par l'Onu pour enquêter sur les milliers de victimes, depuis le début de l'insurrection. La Libye réagit immédiatement. Si on se félicite à Bengazi, le centre de l'insurrection populaire, à Tripoli, le régime de Kadhafi accuse la Cour de la Haye de n'être qu' “une créature de l'Union européenne pour poursuivre les dirigeants africains”. Kadhafi peut jouer la montre, d'autant que l'enquête pour crimes contre l'humanité diligentée par la même institution contre le président soudanais Omar el-Béchir a mis huit mois pour être ficelée. En outre, ce président est toujours en place. Il ne voyage plus hors d'une poignée de pays qui estiment comme lui, non avenue la décision de la CPI, mais il est isolé et complètement discrédité au point où il a lui-même dépecé le Soudan en acceptant sa partition sans coup férir. Pour l'Italie qui a été le principal partenaire de Kadhafi, “les heures de son régime sont comptées, et une partie de son entourage cherche la porte de sortie” en vue d'un exil du colonel. C'est ce qu'a estimé lundi le ministre italien des AE, Franco Frattini qui n'est pas à sa première déclaration du genre. Auparavant, Rome n'avait cessé d'exhorter Kadhafi à lâcher le pouvoir avant qu'il ne tombe sous les griffes de la CPI. Est-ce encore une menace de la coalition internationale en mal de résultats probants ou un réel hallali pour Kadhafi qui dépêche des envoyés en Russie. Ses émissaires ont été reçus à Moscou avant la visite prévue de représentants de la rébellion. Certains membres de son entourage qui ont parlé sous couverture de l'anonymat, commencent à dire que Kadhafi cherche une porte de sortie honorable, a assuré M. Frattini qui a ajouté que son pays travaille avec l'ONU pour que soit trouvée cette porte afin que le dictateur et sa famille se retirent de la scène. Par ailleurs, plusieurs personnalités officielles libyennes se sont rendues en Tunisie dans le cadre d'efforts visant à trouver une solution à la crise en Libye, a rapporté lundi l'agence officielle tunisienne TAP. Les avions de chasse poursuivent leurs vols sur la capitale libyenne, cible quasi quotidienne des frappes de l'Otan.