Le président français Nicolas Sarkozy a appelé hier à la dignité au moment où l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn secoue la classe politique, tandis que son Premier ministre François Fillon estimait que si les faits reprochés étaient avérés, ils seraient inexcusables. “Si les faits reprochés à Dominique Strauss-Kahn étaient avérés, nous serions en présence d'un acte très grave qui n'appelle aucune excuse”, a lancé le chef du gouvernement lors de la réunion hebdomadaire, à huis clos, des députés de la majorité UMP (droite), selon des participants. Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) “a le droit à la présomption d'innocence, et la victime présumée a le droit au respect et à la compassion”, a-t-il poursuivi. “Nous devons faire preuve de mesure et de responsabilité. Personne ne doit exploiter cette affaire”, a-t-il ajouté. Dominique Strauss-Kahn, qui était donné gagnant dans les sondages à la présidentielle de 2012 face au président Nicolas Sarkozy, a été arrêté samedi et inculpé dimanche d'agression sexuelle, de séquestration de personne et de tentative de viol sur une jeune femme dans une chambre d'hôtel à New York. Il a nié tous les faits qui lui sont reprochés et plaide non coupable. Il a passé sa première nuit dans la prison de Rikers Island à New York, la juge devant laquelle il a comparu ayant refusé sa libération sous caution.