Avant même le résultat de la présidentielle française d'aujourd'hui, les noms de Premiers ministres possibles circulent, François Fillon étant le plus souvent cité en cas de victoire de Nicolas Sarkozy (droite) et Dominique Strauss-Kahn si la socialiste Ségolène Royal l'emporte. M. Fillon, juriste de 53 ans, est l'actuel conseiller politique de Nicolas Sarkozy, dont il est très proche. Ancien ministre des Affaires sociales et auteur d'une vaste réforme des retraites, passé ensuite à l'Education, ce sénateur est considéré comme un héritier du “gaullisme social” et semble avoir la faveur des élus de l'UMP, le parti présidé par M. Sarkozy. Le nom de Claude Guéant, 61 ans, directeur de campagne de M. Sarkozy après avoir été son chef de cabinet au ministère de l'Intérieur, a aussi longtemps été évoqué. Mais, selon les milieux politiques, Claude Guéant pourrait plutôt être choisi comme secrétaire général de l'Elysée, une fonction stratégique aux côtés du président. Le nom du ministre de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo, qui se situe au centre-droite, a aussi circulé. Selon un sondage, c'est lui que les Français préféreraient en cas de victoire de M. Sarkozy, qui ne semble toutefois pas privilégier cette option. De son côté, l'actuelle ministre de la Défense Michelle Alliot-Marie, longtemps considérée comme une proche du président sortant Jacques Chirac, a assuré vendredi s'être “préparée” à la fonction de Premier ministre. Dans le camp socialiste, c'est l'ancien ministre de l'Economie Dominique Strauss-Kahn, 58 ans, considéré comme le tenant de l'aile social-démocrate du PS et apprécié des centristes, qui a la faveur des pronostics. Selon un sondage, 50% des électeurs de Mme Royal du premier tour souhaitent le voir Premier ministre, loin devant le leader centriste François Bayrou (19%). Longtemps en froid avec lui, après l'avoir largement battu durant les primaires socialistes à la présidentielle, Mme Royal a affirmé, lundi dernier, que M. Strauss-Kahn ferait un “très bon Premier ministre”. Les noms de Jean-Marc Ayrault, chef des députés socialistes, Michel Sapin, ex-ministre des Finances et président de région, ou encore celui de Jean-Louis Bianco, ancien secrétaire général de l'Elysée sous François Mitterrand et co-directeur de campagne de Mme Royal, sont également évoqués pour diriger un gouvernement si la candidate socialiste démentira les sondages en arrachant la victoire. R. I./Agences