L'assassin présumé, B. S., 27 ans, habiterait au centre-ville d'Oran et serait une connaissance du défunt. Le mobile du crime demeure pour le moment inconnu. L'arrestation de l'auteur de l'assassinat de Ahmed Kerroumi, annoncée lundi à Alger, par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a été aussitôt suivie, mardi, par l'ouverture de l'instruction auprès du tribunal d'Oran. Les informations obtenues par le ministre de tutelle auprès du procureur général près la cour d'Oran viennent ainsi mettre un terme aux conjectures quant à la mort du militant du MDS. Les rares informations que nous avons pu recueillir sur place font état de l'audition de dizaines de personnes dans le cadre de cette affaire. Leurs témoignages seront versés au dossier de l'instruction qui risque de prendre du temps. Des militants du MDS, des étudiants, des enseignants et des amis du défunt seront auditionnés par le magistrat instructeur. Mme Kerroumi, éplorée, était accompagnée de son père. L'assassin présumé, B. S., 27 ans, habiterait au centre-ville et serait une connaissance du défunt. Le mobile du crime demeure pour le moment inconnu. Le corps du défunt a été découvert, le 23 avril dernier, au siège du parti du MDS, à Sidi Bachir, à Oran. Porté disparu depuis cinq jours, Ahmed Kerroumi a été retrouvé mort. Des blessures au cou, sur la joue droite, ainsi qu'au niveau de la nuque ont été relevées par les enquêteurs. Rappelons que les investigations menées par les services de police de la sûreté de wilaya avaient permis, dans un premier temps, de procéder à l'interpellation et à la mise en garde à vue, le 30 avril, d'un militant du MDS, relâché 48 heures plus tard. Les enquêteurs en charge du dossier ont affirmé que “toutes les pistes sont à explorer pour dénouer l'écheveau de la mort de l'enseignant-chercheur” et que les militants qui étaient réunis au siège du MDS, le 18 avril, en compagnie du défunt, “étaient interrogés dans le cadre de l'enquête”. Les investigations policières sont menées sur la base d'une procédure obéissant “aux besoins de l'enquête”, affirme notre source sans définir sa pensée. Le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la liberté d'opinion et d'expression, M. Frank La Rue, avait fait part de sa profonde indignation et tristesse au sujet du meurtre “d'un activiste politique” qu'il avait rencontré lors d'une récente visite en Algérie. L'expert avait rencontré Ahmed Kerroumi, enseignant universitaire à Oran et membre du parti d'opposition, Mouvement démocratique et social (MDS), et de la section oranaise de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD-Oran), au cours de sa visite officielle en Algérie du 10 au 17 avril 2011, organisée à l'invitation du gouvernement. Ahmed Kerroumi faisait partie des représentants de la société civile avec lesquels le rapporteur spécial s'était entretenu de la situation des droits de l'Homme dans le pays, lors d'une réunion à Oran le 15 avril. Ahmed Kerroumi avait disparu le 19 avril et son corps a été retrouvé au siège du MDS le 23 avril dernier. “Son meurtre est tragique et totalement inacceptable”, a dit M. La Rue, ajoutant que, “selon les informations que j'ai reçues, M. Kerroumi aurait reçu plusieurs blessures à la tête, ce qui me porte à croire que cet acte est arbitraire”. La mort tragique de Ahmed Kerroumi avait suscité de nombreuses réactions en Algérie et à l'étranger.