Il était une fois un personnage mythique du nom d'Anzar. On disait de lui qu'il était le maître incontesté de la pluie. Son désir le plus fou était d'épouser une jeune fille d'une rare beauté. Tel la lune dans le ciel, son éclat brillait sur terre. Son visage était resplendissant et ses habits étaient joliment taillés dans une soie étincelante. Elle avait pour habitude de se baigner dans une proche rivière aux reflets d'argent. Et, quand le maître de la pluie descendait sur terre et s'approchait d'elle, elle prenait peur, et lui se retirait. Un jour, il prit son courage à deux mains et finit par lui dire : “Tel l'éclair, j'ai fendu l'immensité du ciel. Ô toi, étoile plus brillante que les autres, donne-moi donc le trésor qui est tien, sinon je te priverai de cette eau !” La jeune fille lui répondit : “Je t'en supplie, maître des eaux, au front couronné de corail. Je le sais, nous sommes faits l'un pour l'autre. Mais je redoute le “qu'en dira-t-on” !” À ces mots, le maître de l'eau tourna brusquement la bague qu'il portait au doigt. Comme par miracle, la rivière soudain tarit et Anzar disparut. La jeune fille poussa un cri déchirant et fondit en larmes. Puis, elle se dépouilla de sa robe de soie et resta toute nue. Alors, elle se mit à crier vers le ciel: Ô Anzar, ô Anzar ! Ô toi, floraison des prairies, Laisse à nouveau couler la rivière, et viens prendre ta revanche ! À l'instant même, elle vit le maître de l'eau sous l'aspect d'un éclair immense. Il se jeta sur la jeune fille et la serra contre lui. La rivière se remit à couler d'une eau douce et claire et toute la terre se couvrit de verdure. Ainsi est née l'origine de la coutume de la sécheresse. Lorsque les sources d'eau se tarissent, on célèbre, sans tarder, Anzar. Alors, comme le veut la tradition, la fille élue pour la circonstance doit s'offrir entièrement découverte. NADIA AREZKI [email protected]